Un site d'écriture sur l'amour: séduction, tendresse, et façon de le dire, la délicatesse de l'expression mêlée à la violence des pulsions - Triste novembre...
Triste novembre...
Ecrit le: Mar 23 Nov 2010, 09:05 par piertiteuf, 0 commentaire
Nous avions rendez vous à Alma Marceau, pour aller ensemble visiter une exposition au Musée d’Art Moderne de Paris (*). J’étais très en avance et m’étais installé dans une brasserie ; tu es arrivée derrière moi, ravissante et divine surprise. J’ai plus savouré ton regard que le vin chaud que j’avais pris pour effacer un peu la pluie froide qui tombait. Nous avons bavardé… tes soucis professionnels, mes prochains déplacements. Cela aurait pu paraitre banalités, mais la douceur de tes yeux m’aurait bien fait prolonger ce moment de partage à l’infini…
Quelques centaines de mètres le long de l’avenue du Président Wilson. Le trajet me parut si court malgré la pluie : tenir ta main dans la mienne et glisser un baiser furtif dans ton cou auraient mérité plus de temps… Encore tenir ta main pour monter les quelques marches, puis la lâcher quand l’assistance se fit plus dense…
Nous passons brutalement de cette obscurité froide, mais si douce en ta présence, à cette entrée immense, surchauffée et éclatante de lumière. Le temps de recevoir un plan de l’exposition, et nous voilà parti dans l’exploration de la vie de cet artiste … que nous découvrons ensemble.
Dès les premiers tableaux (le terme de toile serait parfois inadapté), je ressens une sorte de malaise intérieur devant le caractère torturé de l’œuvre. L’hôtesse qui accompagne notre petit groupe commente la vie de cet artiste, qui fut placée sous le signe des drogues dures. J’ai pourtant du mal à « entrer » dans le sujet. Pourquoi ces corps torturés, quand le corps exprime pour moi chaleur et douceur ? Pourquoi cette morbidité qui se dégage, quand le corps doit exprimer la vie ?
J’essaie au moins de profiter de ta présence, faute de bien comprendre le sens de cette œuvre titanesque par le nombre de tableaux qu’il a produit. Et je commence le plus doux jeu que je puisse imaginer malgré ces quelques dizaines de spectateurs inconnus : croiser ton regard, glisser ma main dans la tienne, ou voler un baiser dans ton cou sans attirer l’attention…
Parfois, la chaleur des couleurs d’une toile vient trancher un peu avec la noirceur générale qui imprègne l’œuvre. Je quitte alors ton regard pour plonger le mien dans cette peinture. Mais bien souvent, le sort réservé aux corps humains par cet artiste semble tout droit sorti de l’écorché d’un traité d’anatomie, et me ramène ainsi à ce malaise qui ne me lâche plus. J’ai du mal à comprendre ces corps mutilés, cette souffrance qui sort de l’œuvre.
Le labyrinthe chronologique des œuvres s’achève… 1988 ; 28 ans donc pour cet artiste torturé qui se détruisit par les drogues et mourut solitaire. Un frisson parcourut mon dos… J’aurais presque pu reprendre à mon compte la phrase biblique de Siméon « Un glaive te transpercera le cœur ».
Sur le chemin du retour, j’ai voulu renouer avec la douceur : je t’ai prise dans mes bras, j’ai fait de mes baisers un collier pour goûter à la douceur de ton cou. Mais je t’ai sentie si distante, je n’ai pas insisté… Nous avons à peine échangé quelques banalités pendant le trajet en voiture, alors que j’avais tant à te dire. Un petit geste d’adieu en te déposant au pied de ton immeuble, et me voilà de retour dans cette obscurité froide et humide, un peu à l’image de mon âme...
Triste Novembre, qui m’aura arraché tout ce qui me réconfortait, tout ce qui me rassurait, tout ce que j’avais de plus précieux.
(*) Exposition Basquiat, jusqu’au 30 janvier 2011 pour ceux qui apprécient...
Quelques centaines de mètres le long de l’avenue du Président Wilson. Le trajet me parut si court malgré la pluie : tenir ta main dans la mienne et glisser un baiser furtif dans ton cou auraient mérité plus de temps… Encore tenir ta main pour monter les quelques marches, puis la lâcher quand l’assistance se fit plus dense…
Nous passons brutalement de cette obscurité froide, mais si douce en ta présence, à cette entrée immense, surchauffée et éclatante de lumière. Le temps de recevoir un plan de l’exposition, et nous voilà parti dans l’exploration de la vie de cet artiste … que nous découvrons ensemble.
Dès les premiers tableaux (le terme de toile serait parfois inadapté), je ressens une sorte de malaise intérieur devant le caractère torturé de l’œuvre. L’hôtesse qui accompagne notre petit groupe commente la vie de cet artiste, qui fut placée sous le signe des drogues dures. J’ai pourtant du mal à « entrer » dans le sujet. Pourquoi ces corps torturés, quand le corps exprime pour moi chaleur et douceur ? Pourquoi cette morbidité qui se dégage, quand le corps doit exprimer la vie ?
J’essaie au moins de profiter de ta présence, faute de bien comprendre le sens de cette œuvre titanesque par le nombre de tableaux qu’il a produit. Et je commence le plus doux jeu que je puisse imaginer malgré ces quelques dizaines de spectateurs inconnus : croiser ton regard, glisser ma main dans la tienne, ou voler un baiser dans ton cou sans attirer l’attention…
Parfois, la chaleur des couleurs d’une toile vient trancher un peu avec la noirceur générale qui imprègne l’œuvre. Je quitte alors ton regard pour plonger le mien dans cette peinture. Mais bien souvent, le sort réservé aux corps humains par cet artiste semble tout droit sorti de l’écorché d’un traité d’anatomie, et me ramène ainsi à ce malaise qui ne me lâche plus. J’ai du mal à comprendre ces corps mutilés, cette souffrance qui sort de l’œuvre.
Le labyrinthe chronologique des œuvres s’achève… 1988 ; 28 ans donc pour cet artiste torturé qui se détruisit par les drogues et mourut solitaire. Un frisson parcourut mon dos… J’aurais presque pu reprendre à mon compte la phrase biblique de Siméon « Un glaive te transpercera le cœur ».
Sur le chemin du retour, j’ai voulu renouer avec la douceur : je t’ai prise dans mes bras, j’ai fait de mes baisers un collier pour goûter à la douceur de ton cou. Mais je t’ai sentie si distante, je n’ai pas insisté… Nous avons à peine échangé quelques banalités pendant le trajet en voiture, alors que j’avais tant à te dire. Un petit geste d’adieu en te déposant au pied de ton immeuble, et me voilà de retour dans cette obscurité froide et humide, un peu à l’image de mon âme...
Triste Novembre, qui m’aura arraché tout ce qui me réconfortait, tout ce qui me rassurait, tout ce que j’avais de plus précieux.
(*) Exposition Basquiat, jusqu’au 30 janvier 2011 pour ceux qui apprécient...
Information
Pour rédiger des commentaires, vous devez vous connecter, ou vous enregistrer.
L'amour en vrac

La trousse
Les thèmes
Derniers textes
- Se froler du regard
Le Dim 25 Déc 2016, 19:42 par caressedesyeux - Le champs de tournesol (duo)
Le Ven 30 Sep 2016, 19:16 par caressedesyeux - Jet d'encre
Le Ven 13 Mai 2016, 17:01 par Bridget - Je rêve
Le Lun 09 Mai 2016, 21:22 par Iona - La ballade des saisons
Le Mar 01 Mars 2016, 19:11 par FB - Ma sage , pas sage
Le Lun 29 Fév 2016, 11:31 par caressedesyeux - Rouge-bouteille
Le Mar 16 Fév 2016, 18:43 par B-Lolo - Délivrance
Le Jeu 24 Déc 2015, 11:47 par caressedesyeux - Je m'en vais...
Le Mer 23 Déc 2015, 16:32 par caressedesyeux - Trop bien
Le Lun 21 Déc 2015, 08:00 par mitac3 - Par tes mains
Le Mar 20 Oct 2015, 21:23 par inlove - Par tes soins
Le Mar 20 Oct 2015, 21:23 par inlove - Le baume cicatrisant
Le Mer 07 Oct 2015, 15:14 par caressedesyeux - Comme d'habitude
Le Mer 23 Sep 2015, 13:31 par inlove - La plage, toi, et moi (caressedesyeux/ marc)
Le Dim 09 Août 2015, 18:18 par caressedesyeux - Hall de gare...
Le Ven 05 Juin 2015, 10:51 par caressedesyeux - Effluves de confidences
Le Mer 20 Mai 2015, 14:58 par caressedesyeux - En attendant
Le Sam 31 Jan 2015, 13:07 par caressedesyeux - L'amour au clair de lune ( caressedesyeux/ hami)
Le Dim 25 Jan 2015, 19:02 par caressedesyeux - Que ne ferais-je pour un baiser de vous ?
Le Lun 19 Jan 2015, 16:38 par Jime
Dans les nuages
- aime
- amour
- baisers
- beau
- belle
- besoin
- bonheur
- bouche
- bout
- bras
- ciel
- coeur
- corps
- cœur
- doigts
- douce
- douceur
- doux
- d’amour
- désir
- envie
- fort
- jours
- larmes
- loin
- l’amour
- l’autre
- lèvres
- main
- mains
- monde
- mots
- nuit
- parfois
- passé
- peau
- peur
- pourtant
- regard
- rêve
- rêves
- sens
- soleil
- sourire
- tendresse
- t’aime
- visage
- vivre
- yeux
- âme
Qui est en ligne ?
- Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
- La date/heure actuelle est Sam 19 Avril 2025, 15:55
- Nos membres ont écrit un total de 4446 textes
Nous avons 1234 membres enregistrés
L'utilisateur enregistré le plus récent est brancher - Il y a en tout 33 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible, 33 Invités et 0 Bots [ Administrateur ] [ Modérateur ]
- Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 483 le Mar 25 Fév 2025, 16:25
- Utilisateurs parcourant actuellement ce forum : Aucun
Bots : Aucun - Ces données sont basées sur les utilisateurs actifs des cinq dernières minutes
Commentaires