sur le ventre
Je l’ai choisie la plus douce
sans caillou ou branches cassées
Elle sent bon
Comme à la maison quand j’étais petite
Une odeur un peu sure
humide et chaude en même temps
Je cherche le monde qui y grouille
Personne. Pas même une fourmi
Travelling arrière sur le bruit
Des moteurs au loin
Des grues avec des conducteurs torse nu
transpirant dans les échappements
Autour
Des oiseaux.
Des chants que je n’ai jamais su identifier
Des chants qui me réveillent aussi le matin
Plein de chants d’oiseaux, qui se draguent
Gros plan
Les voix du monde qui grouille
Des sons incompréhensibles qui se mêlent
Que je devine dans leur bouche de marionnettes
Un rire de vieille avec son petit-fils
Un jeune black avec un dos de fille en tee-shirt rose
qui lui raconte qu’elle n’en peut plus de ses parents
Le gravier sous les roues d’un couple-poussette
qui passe devant un vieux couple. Silence.
Trois filles à côté de moi, avec leur portable
Qui rigolent des textos qu’elles reçoivent
Puis chuchottent
Puis en envoient un autre
Puis rient
Et moi j’attends le tien
Je me couche la joue contre l’herbe
Elle est douce et chaude
La tête contre ta peau
Ecrit le
Mer 26 Oct 2005, 15:29
par la marquise de sade,
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