- Je n’ai jamais eu l’angoisse de la page blanche. Tous ces mots, ces morceaux de vie, ces phrases ne m’appartiennent pas. Je me tiens là, au bord de mes rires, de mes larmes, et les choses se font et se défont sans mon accord. Je n’en suis que le locataire. Je mets parfois à nu des souvenirs égarés, des histoires imparfaites au goût amer et les silences que je ne me résouds jamais à briser. Je ne sais parler que de moi. Mes doutes, mes craintes. Ecrire est un joli miroir finalement, où tout ce qui nous déplait peut être corrigé d’un coup de gomme. Je me demande si tout cela durera, si je pourrais encore soigner chaque blessure par un pansement de littérature. N’être au final qu’un passage est sans doute la chose qui me terrorise le plus. Que ferai-je si, un jour, ce théâtre s’effondrait...
Il me faudrait vivre, et ressentir. Les sentiments sont inutiles si on ne peut les conter. Alors je reste, et j’écris.
Ecrit le
Mer 08 Oct 2008, 17:19
par ysmael,
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