Assis sur le canapé, dans leur bungalow.
Les amants combatifs, sans peur et sans brioche,
Ecoutent leur chanson fétiche à la radio.
Horacio
Ma source de grenadine pétillante,
Te souviens-tu de notre première vraie rencontre ?
Nadia
Comme disait le Cid, mon doux puits d’eau à la menthe,
A quatre pas d’ici, je te le démontre.
Horacio
J’allais m’élancer du plongeoir de la plage,
Faire le saut du dauphin, puis cent mètres à la nage,
Mais j’ai dû mal viser, ou la marée fut instable,
J’ai atterri sur toi, qui bronzait sur le sable.
Nadia
Un instant, on s’est regardés en chiens de faïence.
Je t’ai dit : Quand on sait pas plonger, on plonge pas.
Tu m’as dit : Quand on sait pas bronzer, on bronze pas.
On s’est battus, et ainsi, on a fait connaissance.
Horacio
Je m’étais souvent bagarré,
Mais encore jamais avec une jolie femme.
J’admirais ton bikini rayé
Pendant qu’on échangeait nos Bim et nos Bam.
Nadia
Quand la bataille a pris fin,
Quand on a rangé nos poings,
On était fatigués mais heureux,
Et pas très loin d’être amoureux.
Horacio
Avant toi, pas de nanas qui me plaisent,
Pas de filles qui me mettaient à l’aise.
Je me suis soudain senti inspiré.
Appuyé sur mon coude, je t’ai murmuré :
Quand on se bagarre avec toi,
Les étoiles qu’on voit après le pugilat,
On croirait que c’est toi, mon hirondelle,
Qui les a dessinées dans le ciel.
Nadia
Je me rappelle tous ces détails.
Je lis dans ton sourire canaille
Et dans tes yeux, je vois des images
Qui m’invitent à un bel orage.
Prends ça, et toi, ça… Ah, tu cherches la bagarre…
Ecoutez ces deux oiseaux rares
Qui s’adonnent à la lutte et au rire
Quand ils ravivent leurs souvenirs.
Ecrit le
Jeu 21 Juin 2007, 11:02
par Nadia et Horacio,
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