L'inconnue à la robe verte

Des grands yeux en amande, noisettes. Mon regard courts sur les traits de ton visage, alors que tu t’es assoupie. Nous nous faisons face, et quelques rangées de voyageurs nous séparent dans ce train qui va de Beziers à Paris.
Je continue mon voyage impudique tandis que tu somnoles. Ta bouche s’est entrouverte sous la caresse du sommeil, dévoilant légérement tes jolies dents. Je sais qu’elles sont jolies car je les ai vues avant que tu ne te décides à faire ta sieste.
Je reve quelques instant sur la ligne de ton cou bronzé qui se termine sur des épaules rondes et droites.
Les brettelles de ta petite robe verte te donnent un air d’indienne. Tu me plait.

Je reviens vers tes yeux qui me fascinent. Qui s’ouvrent. Me regardent puis se referment. Par politesse j’ai souri et baissé les miens.

Je continue alors ma tendre visite. Je te regarde comme on regarde une toile dans un musée. Avec admiration, et aussi delicatesse. Comme si les yeux pouvaient abimer l’oeuvre qu’ils contemplent.

Ton corps doit être agréable. Une poitrine plutot petite se cache sous ta robe, tandis que des hanches que je soupconne musclées donnent naissances à des jambes lisses et bronzées. Ta beauté me fait vaguement penser à celle de Gwen, la petite heronine de la bande dessinée "Le grand pouvoir du chninkel".

J’aimerais beaucoup te connaitre je crois. Tu me regardes encore une fois. Cette fois tu restes dans mes yeux. Je ne decilles pas, t’envoyant un petit sourire du regard, à la fois rassurant et heureux.

De temps en temps tu consultes ton téléphone portable, écoutant les messages. De ton ami, peut-être. Ou d’une copine qui viendra te chercher dans cette ville de lobotomisé. L’un comme l’autre, ca me fait croire que tu n’es pas de cette ville. Et c’est peut être bien pour ca que tu parais si belle et si désirable. Les filles de la ville n’ont plus rien à offir que leur inquietude ou leur apathie. Rien a voir avec tes douces questions. Je voudrais être un peu à toi.

Si en sortant du train, l’opportunité se présentait d’échanger quelques mots, je serai vraimment heureux. D’autant que durant tout ce voyage, j’ai l’impression que nous nous sommes peu à peu acceptés. Sans aucun autre mot que nos oeillades de moins en moins craintives, nous nous sommes un peu dit que nous nous plaisions.

Le train s’arrete, les voyageurs impatients s’emparent de leurs sacs et de leurs valises. Je t’apercois dans la coursive, tu es loin. Je souris et me fait une raison : ca ne sera pas pour cette fois. Je descend peu aprés moi aussi du train, renifalnt la sufffocante odeur de la ville poubelle, refusant de laisser
entrer le stress ambiant dans ma bulle de paix. Je te vois marcher un peu devant moi. J’aime beaucoup cette partie de ton corps que je ne pouvais contempler lorsque tu étais assise...

Tu t’arretes pour chercher, ou faire semblant, je ne sais. Je continues, je ma’arretes aussi, a trois ou quatre pas devant toi, histoire de provoquer la chance. Je fais aussi semblant de chercher, regardant les panneaux de metro. Non, décidément, le hasard ne veut pas de nous. Et je ne veux pas non plus briser l’intant si beau en allant à ta rencontre, avec un pretexte que nous devinerions tout les deux comme absurde.

Alors, je repars, te gardant en mèmoire comme un souvenir précieux, auquel je rendrais hommage, plus tard...
Ecrit le  Mer 07 Juil 2004, 12:44  par 
PetitPrince
, 0 commentaire
Commencer un nouveau sujet Répondre au sujet

Montrer les textes depuis:   

La séduction

La séduction Par un regard, le courant passe, le jeu et l'envie vont créer cet étrange ballet dont vous êtes les acteurs. Au delà de la drague existe un art suprême que les libertins, les amoureux de l'amour et les sentimentaux pratiquent avec talent ... Ne dites rien, mais encore ....

Partagez, si vous aimez

Livres recommandables

Tes désirs sont des ordres
Eric Mouzat
J'ai lu
L'eau à la bouche
Anne Bert
Pocket
Récits coquins des plaisirs défendus
Elisabeth Vanasse
J'ai lu
Homo erectus
Tonino Benacquista
Gallimard
La femme de papier
Françoise Rey
Pocket
Le bandeau
Jean-François Mopin
J'ai lu
Libérer son écriture et enrichir son style
Pascal Perrat
Editions Victoires
Le baton et la carotte
Esparbec
La Musardine
Proposition perverse
Guillaume Perrotte
Pocket
Dictionnaire des idées suggérées par les mots : trouver le mot juste
Paul Rouaix
Le Livre de Poche


Retrouvez toutes nos bonnes lectures sur : La boutique des âmes tendres

Derniers textes

La citation d'amour

Les amoureux sont comme les somnambules ; ils ne voient pas seulement avec les yeux, mais avec le corps tout entier.

Jules Barbey d'Aurevilly.

Qui est en ligne ?

  • Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
  • La date/heure actuelle est Ven 22 Nov 2024, 01:03
  • Nos membres ont écrit un total de 4446 textes
    Nous avons 1234 membres enregistrés
    L'utilisateur enregistré le plus récent est brancher
  • Il y a en tout 269 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible, 269 Invités et 0 Bots   [ Administrateur ]   [ Modérateur ]
  • Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 357 le Jeu 21 Nov 2024, 19:25
  • Utilisateurs parcourant actuellement ce forum : Aucun
    Bots : Aucun
  • Ces données sont basées sur les utilisateurs actifs des cinq dernières minutes
  Connexion
Nom d'utilisateur:
Mot de passe:
Se connecter automatiquement à chaque visite