Elle traversa le jardin innondé, enjambant les flaques d’eau qui creusaient l’allée. Près de l’appentis les roses hachées par la pluie pendaient lamentablement. Elle en fut attristée.
Jeanne ouvrit le portail et se retrouva sur le trottoir.
Montmartre était à ses pieds. Le spectre d’un arc-en-ciel offrait ses couleurs dans une arcade parfaite qui semblait naître de la terre.
Jeanne dévala les escaliers de la butte en se disant que c’était un bonheur de posséder un jardin dans la ville.
A dix neuf heures, elle traversait le Boulevard St Germain.
Depuis plusieurs mois, Louis lui donnait rendez-vous à l’hôtel St Charles, rue de la Huchette.
Ils s’étaient rencontrés en Normandie. Dès le premier regard, ils étaient tombés amoureux.
Elle arrivait toujours la première à l’hôtel, prenait la clef à la réception agacée par le sourire narquois de l’employé.
Elle attendait l’ascenceur, toujours avec la même impatience et trouvait çà interminable.
A peine entrée dans la chambre, elle faisait glisser sa robe sur le parquet et s’engouffrait dans la salle de bain.
Après sa douche, elle aimait sentir ses cheveux humides lui caresser les reins.
Le corps enveloppé d’un voile de talc parfumé, elle s’allongeait, espérant que son amant s’engloutirait dans cette subtilité évanescente répandue dans l’air.
Blanche et nue, elle attendait, abandonnant son corps à l’étreinte, la jambe gauche allongée et la droite repliée, dévoilant le sillon de son sexe humide.
Lorsque Louis entra dans la chambre, elle s’était assoupie.
Grand, mince, les cheveux bruns et les yeux noirs, il ressemblait à un prince arabe.
Il s’approcha pour chuchoter à son oreille des mots qu’elle ne comprenait pas, mais elle lui offrit son corps sans pudeur.
Louis caressa le sexe ouvert, prit entre ses doigts le petit bouton charnu, elle laissa son plaisir l’envahir.
Louis la satisfaisait toujours dans son étreinte et voulait s’endormir en elle, aprés avoir vu dans le miroir leurs corps parcourus d’ondes frémissantes.
Ils ne faisaient plus qu’un seul être, une seule âme, avant de sombrer dans cette petite mort qu’ils voulaient éternelle.
Ecrit le
Lun 12 Fév 2007, 19:31
par lavinadiere,
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