une é_toile (ter)

Tu m’accuses, tu me reproches
D’avoir voulu t’aider, d’être ton accroche.
L’amour n’est pas un combat,
C’est un mode de vie, un éclat.

Tes errements, tes morbides
Quand telle une vengeance acide
Tu me les jettes du fond de ta nuit
Déchire en moi ces rêves que je construis.

Je ne t’ai pas appelé, un soir tu es arrivé.
Je ne t’ai pas envoûté, seul tu t’es donné.
Tes doutes et tes blessures m’ont faite succomber
A présent c’est ma colère que tu viens réclamer.

Ne crois pas que de ta douleur je sois rassasiée
Ne pense pas que je n’ai jamais rien imaginé
Ne te demande pas si je n’ai jamais été blessée
Quand ta légèreté à une autre tu allais dispenser.

Je t’ai offert ma passion, ma flamme
Je t’ai donné mes pleurs, mon âme
De mon cœur tu as suivi le diagramme
Je t’ai aimé, tu me compares à une lame.

Tes mots dont je suis si avide
Ont ce soir un goût bien insipide
Sur mon visage se dessine un sourire livide
Dans ma poitrine tu as fait naître un grand vide

Tu voudrais que je te déteste, te maudisse
Qu’enfin je te laisse sombrer dans tes abysses
Que ma patience et mes passions plus jamais tu ne subisses
De ma confiance tu n’as encore vu qu’une esquisse

Ne sois pas mon tourment,
Ne me fais pas subir tes écoeurements
Ne m’offre pas tes retournements
Ne nous fait pas souffrir... tout simplement

Donne le meilleur de toi
Pense que de tous tu es le roi
Oublie les reproches et le désarroi
Vole la part à laquelle tu as droit!

Tu m’accules sous tes reproches
De t’aimer, d’avoir été trop proche
L’amour n’est pas un combat,
C’est une vie, un état.
Mar 06 Avril 2004, 02:59 par la marquise de sade sur Amour internet

un 14 juillet à Paris

Nous sommes descendus à Louvre-Rivoli. Le soleil qui inondait Paris nous avait décidé à flâner au gré de nos envies. Face à toutes les merveilles qui s’offraient à nous, nous avons hésité. Puis opté pour les bords de Seine tout proches pour démarrer notre ballade. Le lieu d’arrivée était connu : la gare Montparnasse. Un train m’y attendait en fin d’après midi. Le parcours jusqu’à ce point n’avait qu’un guide : notre curiosité.

Nous voilà donc tous les quatre à déambuler sur les bords du fleuve. Le soleil qui reflète à sa surface lui donne un aspect lisse et brillant, inhabituel pour ces eaux saumâtres. Il y a là un couple d’amis, toi … et moi. On s’est connu à l’université. La vie nous a séparé mais les liens sont restés. Nous essayons de nous revoir aussi souvent que possible, malgré la distance et le temps qui passe. Autant le dire tout de suite, il y a longtemps que tu ne me laisses pas indifférent, même si je n’ai jamais osé te l’avouer.

Nous progressons sur les berges. Nos deux amis main dans la main et nous deux, l’un à coté de l’autre, si proches et si éloignés pourtant. Je me dis que la vie est nulle en géométrie, que notre petit groupe serait plus symétrique si mon bras entourait tes épaules dévêtues. De temps à autre nous nous éparpillons pour laisser passer un jogger du dimanche matin ou un roller man trop pressé. Dans ces moments là j’ai l’impression qu’on me bouscule, qu’on m’agrippe pour me séparer de toi. Je voudrais tellement sentir ta peau contre la mienne. A ce moment là je ne sais pas que quelques mois plus tard cette peau du désir ne prendra pas à la greffe amoureuse. Le rejet sera brutal et froid. Chirurgical. Ce jour là je ne savais pas que le début de ce récit serait la fin de notre histoire…

Déjà le Pont Royal et une envie de passer de l’autre côté (nous avions la veille fait honneur de notre présence aux jardins des Tuileries). Sur les hauteurs du pont, l’horizon dégagé nous impose un arrêt. L’impression de flotter au dessus du fleuve et de pouvoir ainsi glisser de monuments majestueux en merveilles architecturales, est grisante. Nous ne parlons plus, nos huit yeux regardent loin devant eux. Quelle chance d’être là ! … là et ensemble. Au bout de quelques minutes d’irréalité nous étions prêts à reprendre notre chemin. Mais, après quelques pas, nous nous sommes aperçus, tous les trois, que tu ne nous suivais pas. Tu étais restée là, accoudée à la rambarde, le regard lointain …tu semblais tellement perdue dans tes pensées que tu ne t’étais même pas rendue compte que nous partions. Je me disais alors – j’espérais – que tes étaient proches des miens, que tu fustigeais la vie de sa maladresse, que tu maugréais contre moi de ne pas te prendre dans mes bras, là, maintenant, tout de suite ! que tu me haïssais de ne pas te dire que je t’aimais …mais vas y, bon sang ! Qu’attend tu pauvre fou ? Je ne savais pas à ce moment là que l’amour pouvait faire rêver à des choses impossibles, faire croire accessible l’inaccessible, transformer un geste ou un mot insignifiant en un soupçon de passion enflammée. L’amour rend aveugle dit-on. Il peut aussi améliorer la vue, en vous faisant voir des choses qui n’existent même pas en réalité
Dim 21 Mars 2004, 23:02 par la_tulipe_noire sur La vie à deux

médecin de l'âme

Des mois que nous n’avions plus de contacts. Inattendue mais tant attendue, tu reviens vers moi. Comme si tu avais senti mon malaise et deviné que ton retour me ferait un bien fou.

La consultation a démarré sur un SMS surprise, une piqure de rappel de nos moments partagés. Quelques messages sans ordonnances échangés ainsi et on se dit qu’on est fou, qu’on devrait s’appeller.

La sonnerie du téléphone comme une porte qui s’ouvre sur la salle de mes attentes. Ta voix, un massage cérébral. Tu as l’air plus sereine que jamais, heureuse, épanouie. Cela suffit à me redonner le sourire. Ta tendresse, anti-douleur au compte-gouttes, paracétamol en phrases génériques. Tes paroles en anti-stress, soulagement de l’esprit, Prozac de mes . Tes mots-compresses qui calment les brûlures, ta douceur qui panse les plus profondes blessures.

Médecin de mon âme, médecin malgré elle.
Mer 03 Mars 2004, 19:33 par la_tulipe_noire sur Un monde parfait

Logique de la folie

La spirale de mes sentiments,
Conquis pas l’ensemble de ses courbes,
Se fit racine au centre de mes .

Et en paralléle de son amour,
Sans calcul, ni addition,
Je me suis soustrait à ton contour.

Perpendiculaire à son désir,
Souhaitant là y retrouver mes racines,
Je me suis enfoncé dans un soupir!

Et dérivée de cette inconnue
qui est la vitesse de ma honte,
Je divise l’absence incongrue...

Dans l’ensemble, en toute logique
Ne fallait-il pas que je multiplie
Cette témérité impudique ?

Tout ce X, sans Y,que tu n’as jamais démontré
Demeure le centre du comportement
De cette femme que tu aimais.
Ven 27 Fév 2004, 20:09 par PetitPrince sur L'amour en vrac

Amour papillon

    Le petit matin m’a trouvé brulant.
    Et moi je t’ai trouvé à coté de moi, nue.
    Je t’ai prise, alors doucement,
    Pour que tu te reveilles, d’abord doucement.

    Quand le cocon de la couette fut délicatement déchiré,
    La vision ton corps de nymphe, tiède et fragile,
    De tes seins ronds et genereux,de tes jambes promises,
    M’ont donné envie de te gouter, toi nectar de ma jouvence.

    Tes levres, entrouvertes comme tes yeux assoupis,
    Furent la rosée que je degusta ce matin,
    Et le festin continua, lorsque je m’en allai
    Faire mes hommages à tes si jolis seins.

    Ton ventre fut mon terrain de jeu.
    Je virevoltai dessus, l’embrassant, le lechant,
    Et ta main dans ma nuque,
    Fut le guide de tes .

    Lorsque dans un soupir plaintif tu m’invitas,
    A achever mon épopée, me rendre dans ta vallée
    De ma fougue et ma passion je t’investis
    Au plus profond de ton intimité.

    Tu m’amenas à mon solstice,
    Je te guidai vers ta lumière,
    Et nul matin n’as jamais vu,
    Ainsi plus beau papillon naitre
Jeu 15 Jan 2004, 10:18 par PetitPrince sur Les liaisons sulfureuses

J'irai au bout de ce rêve - Partie 4

Comme un enfant qui ouvre ses cadeaux à Noël, j’avais délicatement enlevé son soutien-gorge, joliment assorti à son string. Mes mains massaient sa poitrine gonflée par le désir. J’explorais son cou avec ma langue. Enchanté par l’hospitalité de sa peau, je décidais de m’aventurer jusqu’au sillon formé entre ses deux seins, qui caressaient alors mes joues. Mes mains n’avaient pas quitté ses moelleux coussinets qui m’offraient un confort délicieux.
Je descendais toujours plus bas, mordillant les légers plis de son ventre et léchouillant son nombril. Je sentais la dentelle frottant sur mon menton, je m’approchais doucement de son triangle d’or.
Mes mains quittaient sa poitrine et venaient se poser sur ses genoux. Là, j’écartais soudainement ses cuisses. Elle, s’était légèrement penchée en arrière, les mains posées sur son bureau, n’écoutant plus que les de ses sens désorientés.
J’embrassais l’intérieur de ses cuisses, doux et lisse comme de la soie. J’allais et venais ainsi, m’arrêtant toujours à l’orée de son sexe. Elle avait posé ses mains sur ma tête, tentant de me diriger vers son domaine secret. Je résistais seulement pour prolonger l’attente et ainsi intensifier notre excitation mutuelle.
Attiré par l’humidité qui commençait à déborder le long de ses cuisses, je finis par lui donner satisfaction. Ma langue devinait à travers la dentelle imbibée, le débordement orageux. J’écartais légèrement le tissu et abordait avec avidité ses lèvres chaudes et moites. Je buvais à la fontaine de son plaisir comme on le ferait à la découverte d’une oasis en plein désert. Elle gémissait. Ses cuisses se contractaient à chacune de mes attaques langoureuses, mes doigts étant venus renforcer l’assaut au plus profond de son corps.
Après quelques minutes de cet échange tropical, je me redressais. J’offrais à sa bouche deux doigts nourris par son liquide intime. Elle les léchait avec délectation.

Elle avait laissé tomber ses mains vers mon sexe. Elle me masturba ainsi quelques instants puis, enlaçant fermement ses jambes autour de moi, nous nous imbriquâmes comme deux pièces de puzzle. J’entamais un balancement qui projetait vigoureusement mes reins entre ses cuisses. Ce mouvement pendulaire dura plusieurs minutes, s’intensifiant progressivement, en même temps que notre plaisir. Mon sexe, dur et lisse, glissait aisément le long de ses parois brûlantes.
Tout en m’embrassant, elle finit par me repousser et me proposa de m’allonger sur l’épaisse et confortable moquette. Elle vint alors s’asseoir sur moi, moi en elle, et entama une chevauchée débridée que seules mes mains arrivaient à calmer par instants grâce aux caresses délicates que je prodiguais sur ses hanches. Assise sur mon axe, elle se laissait aller dans des mouvements incontrôlés, presque sauvages. De temps à autre, elle se penchait vers moi et venait dévorer ma bouche d’un baiser carnassier.
Le ballet sensuel dura de longues minutes, puis les mouvements se firent plus lents, l’énergie commençait à nous manquer. Elle se détacha alors de moi et se mit à quatre pattes, me présentant sa croupe incendiaire comme une dernière invitation.
Je m’agenouillais derrière elle et enfonçais doucement mon sexe gorgé de plaisir dans son provocant royaume.
Mes mains sur ses hanches, dans un mouvement coordonné, nous nous débattions d’avant en arrière, dans un mouvement lascif. La fatigue exacerbait les sensations, le plaisir atteignait son paroxysme. Parfois, tout en continuant le coulissement de nos corps emboîtés, je me redressais légèrement pour me pencher vers elle et couvrir son dos, sa nuque, son cou, de baisers doux.
L’indécence passive du mouvement nous fit atteindre le nirvana au même moment. Nos corps foudroyés par la jouissance, nous tombâmes l’un à côté de l’autre, épuisés de plaisir . Nous restâmes ainsi une éternité, allongés sur le sol, main dans la main, yeux dans les yeux, l’un caressant parfois le visage de l’autre pour vérifier que tout ça n’était pas un rêve…


La prochaine réunion de travail est fixée au 11 février.
Mar 13 Jan 2004, 22:30 par la_tulipe_noire sur Les liaisons sulfureuses

in "Aurore" de Jean Paul Enthoven (grasset)

J’aurais pu mettre ce post dans la catégorie "citations"
--> ben voilà c’est fait grin

Mais la dernière perle de Hugo offerte par Petitprince mérite à mon avis de rester plus longtemps en première page clin
--> ben ça aussi c’est fait amuse

Victor Hugo a écrit:
"Il faut s’aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l’écrire, et puis il faut se baiser sur la bouche, sur les yeux et ailleurs"


Alors comme ici nous sommes dans le "monde parfait", (ben non on n’y est plus andouille va ! debile ) où l’on doit évoquer des gens croisés au hasard de notre vie, je voudrais remercier un écrivain pour des mots qui m’ont permis de comprendre que l’amour est chose compliquée.
Rien de nouveau là dedans me direz vous ...sauf que l’on a parfois l’impression d’être seul sur Terre à ressentir des sentiments que l’on juge inacessible au commun des mortels. A travers cette lecture, je me suis rendu compte que ce que j’avais pu ressentir n’était en fait que de l’amour (ou devrais je dire de la passion), et en tout cas, quelque chose d’apparemment bassement universel. Alors, grâce aux mots de cet auteur, qui décortique avec talent les de l’esprit, je me sens moins seul ... et surtout moins fou passur2

Désolé enfin d’être toujours un peu sombre alors que certains s’évertuent ici à distiller de la bonne humeur. Mais j’espère que ceux qui manient avec habileté l’introspection trouveront là matière à cogiter. Désolé aussi d’être un peu long ....

Avant de rencontrer Aurore, je ne savais pas que l’amour était un long processus d’anéantissement. Et je ne savais pas davantage, avant qu’elle ne me l’apprît, qu’il y avait, au terme de ce processus, un miroir dans lequel le hasard impose de s’observer, puis de découvrir avec dépit qui l’on est. Ce fut, dans mon cas, une intoxication méticuleuse. Une noyade. Un enchevêtrement de chaînes mentales, de causes et d’effets, dont l’ensemble précipita des évènements où je me suis cru subjugué par un ennemi habile alors que j’y étais mon seul tyran.
Certains prétendent que, dans cette expérience, on meurt utilement, et afin d’accéder à un destin mieux accompli. Ils se trompent. Ou ils mentent. Car j’ai pu vérifier, à la faveur d’une histoire singulière, que l’amour n’impose que la compagnie d’une part inutile de soi-même. Et que l’on s’y mesure à une déchéance qui aurait pu, aussi bien, en choisir un autre.
Cette déchéance, que j’ai d’abord accueillie sans déplaisir, ne mérite aucun égard. Elle est cruelle, orgueilleuse, détestable. Elle trouve sa source dans des arrière-mondes où il vaut mieux ne pas s’attarder. C’est un mauvais maître dont le pouvoir tient à l’avidité de celui qui lui réclame sa dose d’humiliation. Est-il même indispensable, après tout, de découvrir qui l’on est ? Et n’y a-t-il pas plus de joie à se méconnaître, et à se perdre de vue ?
Avant de rencontrer Aurore, je n’avais de moi-même, qu’une perception vague mais heureuse. J’avançais à mon rythme. Je posais sur les êtres et les choses un regard indifférent. J’étais inachevé, mais une vie m’attendait dans cet inachèvement. Je ne savais pas, à cette époque, que l’amour dévore par prédilection ceux qui exigent chacun des supplices qu’il promet.


Bouquin à lire absolument pour ceux qui aiment ... l’amour aime
Sam 13 Déc 2003, 12:33 par la_tulipe_noire sur Citations
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Il en est du véritable amour comme de l'apparition des esprits : tout le monde en parle, mais peu de gens en ont vu.

La Rochefoucauld.

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