Apprivoise- moi


Laisse la cage ouverte
Et je viendrai à toi comme il se doit.
Juste pour que tu m’apprivoises
Laisse moi ,un peu de temps
Pour voler de mes propres ailes
De tes regards brillants
De tes envies d’être près de moi
Fais moi la cour
Une belle parade ode à l’amour
Par petite touche...
Je me laisserai approcher
Et même tentée d’accepter un de tes baiser.
La tête me tourne
Je me sens si bien avec toi
Tes chants m’envoutent
Il n’y a pas de doute
Roucoulons encore , je n’ai plus peur...

caressedesyeux
Lun 31 Mai 2010, 17:40 par caressedesyeux sur Mille choses

Une orange juteuse

Elles se pavanent en montrant leurs rondeurs
Et dont leur saveurs , ont un gout prononcé
Et dont leurs chairs juteuses, à souhait
Raviveraient ton palais.
Ce petit gout acidulé, et très parfumé
Te donne envie de me croquer
Je me fais attendre, et attend que tu les manges toutes
Car je veux être la dernière
Celle que tu n’oublieras pas.
Celle ou tu prendras finalement tout ton temps
Pour rester un peu plus longtemps...
Tu "m écartes" si délicieusement
Que mon jus en coule spontanément
Assoiffé, tu n’en laissera pas une goutte
Et tu boiras jusqu’à ce qu’il n’y en est plus...
Confite, un petit gout amer, mélangé avec du chocolat pourquoi pas?


Je prendrais la pose, afin que tu m’en badigeonne un peu
Et dont tu t’en régaleras ,à jamais.
Me tenir entre tes mains,
Et m’envelopper, de caresses
Je m’en ferai une paresse, et ne bougerai plus.
Je ton orange juteuse...

caressedesyeux
Dim 30 Mai 2010, 10:03 par caressedesyeux sur Mille choses

Plus qu'une envie de toi ...

Voilà plusieurs jours que je pense à toi.
Nous nous sommes croisés deux fois chez des amis. Toujours gênée, je te regarde timidement. A mes yeux, tu es un bel inconnu. Ton visage allongé et ton petit sourire timide me font de l’effet. Je reste cordiale de peur de te choquer. Avec certains de mes amis, je me montre plus affectueuse qu’avec toi. Même si j’ai envie qu’on échange plus que des regards timides, je n’ose te brusquer. Lors de notre deuxième rencontre, je te découvre toujours aussi timide, assez silencieux. Bien que la pièce ne fût pas grande et le nombre d’invités assez restreint, je te sens un peu mal à l’aise entouré de tous les fumeurs que nous sommes. Pas facile d’être non-fumeur à une soirée fumeur. Tu suis les conversations qui passent ; et moi, je fais la même chose. Nous parlons avec tout le monde et échangeons de temps à autre ensemble. Au fur et à mesure de la soirée, on commence à avoir des contacts. Un coup de genou, un coup dans la chaussure, une chamaillerie pour un oreiller qui a bien duré cinq à dix minutes ... Peut-être qu’il nous fallait ces gamineries pour se toucher ... Les jeux qu’on a eu m’ont amusé. Nous avons discuté à la fin de notre soirée. Je t’ai senti préoccupé par ma situation amoureuse. Je t’ai répondu assez cordialement, un peu fatiguée de notre soirée fini dans la matinée. Pourquoi tant de cordialité ? Je suis gênée de l’avouer. Je crois de suis entrain de tomber amoureuse de toi. Cela dépasse le simple désir charnel. J’ai déjà connu cela plus d’une fois. Non, je peux te l’avouer que je capable de tout abandonner pour toi. Pourquoi ? Je ne connais rien de toi à part le fait que tu sois fraîchement avec une fille. Je ne sais pas pourquoi je me sens attirée par toi. Voilà un beau mystère Je ne sais pas quelle folie me traverse de tout quitter pour toi si tu me le demandais. Est-ce la passion qui me ronge ? Est-ce raisonnable ? Non, rien n’est raisonnable. De ce que je ressens, je pense que cela restera sur ces pages. J’espère que cette folie passera… si elle ne passe pas, on verra …
Mer 05 Mai 2010, 04:12 par Solina sur La séduction

La croqueuse

On m’appelle "la mangeuse" d’homme
Car je vous fais tomber dans les pommes.
Je suis si douce et si tendre
Que vous voudrez en reprendre.
De cette sensualité exquise,
Digne des plus belles marquises.
Belle déesse
Aux mains qui vous caressent,
Je ferai de vous
Mes doux tabous.
Je me ferai chatte
En te tirant par la cravate
Je te ferai tous tes désirs
Jusqu’à ton doux soupir.
Soupir de satisfaction
Quand on passe à l’action,
Je me ferai "de miel"
Pour ta bouche de dentelle,
Je des plus délicate
Jusqu’à ce que "tu éclates"
Ton corps va avoir si chaud
Que tu seras en lambeau.
Je te tiendrai dans mes mains
Jusqu’au petit matin.
Je me ferai "caramel",
Je des plus charnelle,
Tu me tiendras par les seins,
Si tu en sens le besoin...
Je ton éternel
Qui te porte à ton ciel,
Vers ces septièmes cieux,
Digne des dieux.
Je te couvrirai d’huile
Pour des jeux infantiles,
Je me ferai chaleur,
Jusqu’à ce que tu meurs,
Mon nom tu vas te le rappeler,
Car je suis une douce calamité
Tu reviendras me voir encore
Pour un autre corps à corps.

CARESSEDESYEUX
Ven 23 Avril 2010, 12:25 par caressedesyeux sur Les liaisons sulfureuses

Un corps à corps








Une soif intense de te dévorer
Une parfaite harmonie
D’un mélange de nos deux corps
De nos sueurs salées et sucrées
Ce besoin si fort de te serrer.
Basculons, dans cette passion dévastatrice
Tu ne sera que tentatrice.
Je veux bien être soumis.
Tes yeux jubilent
Toi ma dominatrice
A mon tour je le
Car, je sais que cela te plairai.

caressedesyeux
Dim 18 Avril 2010, 19:58 par caressedesyeux sur Les liaisons sulfureuses

Insectes?



Je une abeille,
Pour te recouvrir ton corps de miel.
Je une mouche
Pour te "sucer" le coin de ta bouche;
Je une guêpe,
Dont mon dard t’en ferai perdre la tête.
Je libellule,
Pour te décrocher la lune.
Je papillon,
Pour te faire tourner en rond.
Je cafard,
Pour provoquer le hasard.
Je coccinelle,
Pour te faire grimper au ciel....

caressedesyeux



Mer 31 Mars 2010, 14:47 par caressedesyeux sur L'amour en vrac

Un fauve , une biche (pour lui)



Une biche intenable,
Pour un fauve si serein.
Je m’adapter pour mieux m’apprécier.
Toi qui "redoute" ma fougue.
Dans ta vie si paisible
Et que je ne bouleverserais pas.
Donne moi juste un peu de leste
Pour te donner de "l’ ivresse"
Juste ce qu’il faut,
Pour nous "savourer" de bon moment rien qu’a nous.
Des ballades main dans la main,
Sans à penser au lendemain.
Des slow langoureux contre ta peau.
De nos cœurs qui chavirent
Et qui se laissent deviner.
Au grès de nos envies;
Mais je t’en supplie!
Joue le jeu rien que pour nous deux....................

CARESSEDESYEUX



Sam 27 Mars 2010, 18:42 par caressedesyeux sur L'amour en vrac

Une belle complicite



J’ai attaché un foulard sur tes yeux,
Puis je t’ai emmené près de ce lac.
Tu l’as ôté
Et devant toi, une barque échouée nous attendait.
ton sourire s’est illuminé
Car nous en avions déjà parlé.
On est monté,
Et pour toi j’ai ramé, j’ai ramé................
Au milieu de cette étendue d’eau,
Sans se parler,
On s’est "dévoré" des yeux,
Ton visage si expressif,
Ton sourire jusque là........
Me donnait du "baume" au cœur.
Tes regards, en disaient longs.
Ils étaient pleins de tendresse, d’affection,.................

Je n’ai même pas osé te "voler" un baiser,
même si j’en avais très envie.
Des images coquines seulement
Mais je sais que je patient

caressedesyeux


Dim 21 Mars 2010, 15:36 par caressedesyeux sur Mille choses

Qui suis-je donc ?

Mais qui suis-je donc, moi que tu as invité ce soir pour si un délicieux rendez-vous?

Tu étais tendue, stressée par ta journée de travail, et tu as voulu que je te délasse…Je t’ai entourée, je t’ai enveloppée de douceur. J’ai caressé tes jambes, tes longues jambes fatiguées. Tu as commencé tout doucement à te détendre un peu.

Alors je me suis enhardi : avec une infinie douceur, je me suis laissé glisser sur tes cuisses, j’ai caressé le galbe de tes fesses…

Mais qui suis-je donc, pour que tu t’abandonnes ainsi à moi, pour que tu me confies tous tes désirs ?

Je n’ai plus hésité un instant : La chaleur de ton ventre, la courbe de tes seins, la douceur de ton intimité n’ont maintenant plus de secret pour moi. Tu t’es abandonnée totalement, renversant ta tête en arrière et fermant tes yeux. Tu m’as laissé t’entourer de mon infinie tendresse, tu étais maintenant parfaitement délassée. Tu as voulu prolonger ce moment, immobile, silencieuse, savourant maintenant cette sérénité revenue. J’ai partagé avec toi tes pensées, j’ai écouté tes confidences. Tu sais qu’elles resteront un secret entre nous…

Mais qui suis-je donc,
pour mériter le don de ton corps sublime,
pour partager avec toi des moments si intimes ?

Et puis, l’heure de se séparer est finalement venue : j’ai lu sur ton visage que ce moment n’avait pas assez duré. Mais je sais que, dès que tu en ressentiras l’envie, tu m’inviteras à nouveau. Je sais que la nuit qui va venir maintenant, même si elle nous sépare, va être belle pour toi, débarrassée pour un soir de tes soucis, de ta fatigue, de ta tension. Et je sais que je là, pour renouveler cette communion de tendresse.

Je toujours là pour toi, à chaque fois que tu me désireras…

Je suis… Je suis… Je suis la mousse de ton bain
Sam 20 Mars 2010, 11:06 par piertiteuf sur L'amour en vrac

Une cigarette





On me roule,
Je me laisse modeler par des doigts
Je me laisse caresser dans l’intimité
on me trouve toute prête
Dans certains endroits
Blanche ou colorée, lisse, pure
Innocente et désirée
Es-tu digne de moi?
Deux, trois, quatre pourquoi pas?
Placez moi ou vous voulez
Entre les doigts pourquoi pas?
J’adopte toute les positions
Je me faufile de partout
J’apprécie la chaleur de ton corps
La douceur de tes lèvres
Je suis a toi, serre moi!
Je me laisse initier,
plaisir pour toi, plaisir pour moi,
Nous n’en ferons qu’un
Parle moi, dévore moi de tes yeux
Hum!!! c’est bon continuons;
As- tu envie de recommencer?
Fuis moi , et je ne jamais a toi
En combien de fois arriverez-vous a bout de moi?
Ne me décevez pas!
Je ne le referai pas
Si je suis bien, et si je plane
Je t’étonnerai des positions qui se succèderont
J’épouserai ton rythme
De mon parfum, je t’envelopperai
Pour mieux t’envouter
Respire moi,détend toi, détend moi,
D’un coup de souffle, je ne suis plus rien
Plaisir partagée
Je suis passée

caressesdesyeux
Sam 13 Mars 2010, 21:32 par caressedesyeux sur Mille choses

Une douceur



UNE DOUCEUR
JE FEMME"CHOCOLAT"
POUR QUE TU ME "TAILLES" LES HANCHES
UN VERRE DE VIN
QUE TU FERAS COULER ENTRE MES SEINS
C’EST DIVIN!!!!!!!!!!!
TE LAISSER ME "PICORER" DE FRAISE PARFUMÉES ET CHARNUES
ET EN RESSENTIR TOUTES LES IVRESSES
TU ME PREND DANS TES BRAS
ET JE ME SENS SI BIEN
ALLONS FAIRE "CE CÂLIN"

CARESSEDESYEUX
Mer 10 Mars 2010, 16:23 par caressedesyeux sur Mille choses

Une douce torpeur



Cette envie de plonger,
Dans un breuvage au gout exquis me ravie
Et me met les papilles en ébullition
De sentir cette douce torpeur m’envahir les neurones.
Et dont mon palais en raffole et m’affole
Belle couleur ,dont ses effluves viennent m’enivrer.
Belle saveur d’un mélange de baies sucrées au gout de cassis, fruit des bois
Et dont je prend plaisir à tremper le bout de mes lèvres
Puis de ma langue, je me met à rêver
Sauter dans une mare rouge dont l’odeur du raisin est bien présent
M’en recouvrir le corps, et s’immerger avec modération d’une tentation, et" macération."
Viens donc me rejoindre au pays de l’ivresse
Ou je une déesse qui t’accompagnera et en ferai des délicieux dégâts.

caressedesyeux
Mar 09 Mars 2010, 15:27 par caressedesyeux sur Mille choses

Une pose sucrée



La séance va bientôt commencer et j’ai déjà chaud.
Une fourrure à ce prix-là,
Je devais être là.
A se demander si c’est pour la fourrure ou les dessous !! Leurs yeux ronds comme des macarons ; se "pourlèchent" les lèvres dans une béatitude lascive
Ils dérivent...
Une île au chocolat et je suis là
Croquer avec leurs dents ce plaisir... de me déshabiller de leurs regards
Et tenter d’y goûter... chocolat à la violette à consommer
Attention de ne pas trop en manger
Car je serais tentée de vous faire des misères...
Saveurs sucrées dans vos pensées
Comme une friandise je une gourmandise.

CARESSEDESYEUX
Mar 02 Mars 2010, 15:19 par caressedesyeux sur Mille choses

Un mot de coeur, des maux de pleurs

’Je toujours à tes côtés’ lui disait-elle. Elle avait gravé ces paroles dans son coeur. Elle croyait qu’elles avaient un sens. Elle s’y raccrochait comme une naufragée à une pauvre planche. Dans l’océan de la confusion sentimentale, ces mots la maintenaient en vie.

’Vous êtes toutes pareilles. Vous êtes des pleureuses. Vous êtes sans intérêt. Pleurer, de temps à autre, cela peut passer pour un moment de faiblesse. Les autres et toi avaient choisi votre malheur. Je ne peux pas vous aider. Restez dans vos couples maudits et vivez votre malheur’, lui dit-elle. Etait-elle en train de s’entretenir avec la même personne qu’elle avait connue quelques mois auparavant ? Ces mots la blessèrent. Elle connaissait sa situation. Elle souhaitait une pause dans sa relation mais n’avait pas les ressources financières pour réaliser son départ. Il la poussait à vivre sa liberté. Elle aimait cela. Pourquoi ces paroles firent naître ses larmes ? Elle a eu l’impression qu’il ne comprenait pas sa situation. Contrairement à lui, ses parents ne pouvaient subvenir à ses besoins. Elle voulait vivre ses rêves sans dépendre de ses parents. Quelle dure réalité ! Elle avait trouvé ces paroles d’une froideur si glaciale qu’elles lui brûlaient la tête. Comment un simple mot d’amour s’est-il mué en maux ?

Pourquoi l’homme a-t-il donné tant d’affect dans des mots ? Pour lui apprendre à vivre ou à mourir ?

Que pensez-vous qu’a-t-elle fait ? Vivre ou mourir. Moi, je pense qu’elle a choisi de vivre pour mourir un peu tous les jours.
Jeu 03 Déc 2009, 01:55 par Solina sur Mille choses

Pas de retour.

Chapitre 1

En sueur et essoufflé, Arthur n’en avait pas moins le sourire.

Un sourire franc et lumineux, qui ne manquait jamais d’étonner. Si Patrick Brun le connaissait bien, ce sourire, jamais il ne s’en lassait. « Décidément - pensait-il en regardant son élève - ce gosse a tout pour lui : talentueux, intelligent, gentil comme tout, beau gosse et jamais la grosse tête. Comme j’aimerais qu’ils soient tous comme lui… »

Patrick Brun était instructeur de taekwondo depuis une quinzaine d’années, déjà. Il avait la chance d’exercer son métier par passion et non pas, uniquement, pour recevoir son chèque en fin de mois. A l’âge de 20 ans, désœuvré comme la plupart de ses acolytes de la cité, il a découvert le taekwondo par pur hasard, dans un minuscule dojang (nom donné aux centres d’entraînement dédiés) de sa ville, Bagnolet. Le maître des lieux était un Coréen, ne payant pas de mine, sachant au plus 10 mots de français mais qui excellait pour communiquer la technique et la philosophie de cet art martial. Dès sa première session, Patrick sut que le taekwondo ferait partie intégrante de sa vie, comme la drogue, l’alcool ou la violence gratuite formaient le lot quotidien d’une grande majorité des jeunes de son âge. Il avait trouvé sa voie et avait investi sa vie dans la pratique de cet art qui commençait a peine à se développer, à l’époque. Il participait aux tournois organisés en France et en Europe et gagnait très souvent. Il a même eu l’occasion de séjourner en Corée du Sud pendant un mois et de se mesurer aux champions du coin. Il avait été loin d’être ridicule et son Maître - qui l’avait accompagné pour le voyage - même s’il ne disait rien était fier de son disciple et du fait d’avoir reçu les félicitations des grands pontes de la World Taekwondo Federation pour le travail accompli hors des frontières. A 25 ans, Patrick Brun a décidé d’arrêter la compétition pour se consacrer à l’instruction. Il avait repris le dojang de son Maître - reparti dans son pays - et l’avait développé, avec le succès grandissant du taekwondo en Occident.

Par le biais de son Club, Patrick avait éduqué des centaines d’enfants, leur évitant ainsi de tomber dans les dérives trop faciles des cites ouvrières, et sorti certains d’entre eux pour alimenter son département « Elites », dédié spécifiquement à la compétition. Le nombre de médailles gagnées dans les différentes catégories de jeunes l’avait définitivement aidé à recruter de plus en plus d’élèves. A 40 ans, il vivait plutôt bien de son activité et pouvait dédier 80% de son temps au suivi des « Elites », laissant la formation de base aux mains expertes de ses différents instructeurs.

Arthur était la vedette de ce groupe d’élites, composé d’une vingtaine de pratiquants de haut niveau, âgés de 10 à 20 ans. Il pratiquait depuis l’âge de 5 ans, poussé par ses parents qui croyaient dans les vertus des arts martiaux. Très tôt, Arthur avait montré des dispositions physiques exceptionnelles pour le Taekwondo : souplesse, puissance, rapidité et coordination. A cela s’ajoutait un mental très fort, malgré son très jeune âge. Fait exceptionnel, il n’avait jamais perdu un tournoi auquel il avait participé, aussi bien en France que dans les autres pays d’Europe. Depuis l’âge de 10 ans, il avait récolté 50 médailles d’or !

Bien entendu, ce parcours ne s’est pas réalisé sans sacrifices. Encore aujourd’hui, à 15 ans, il s’entraîne deux heures, après l’école ; sans compter sa participation à l’instruction des plus jeunes que Patrick impose a toutes les ceintures noires. « Les arts martiaux vous ont apporté, entre autres, une philosophie de la vie. Maintenant, c’est à vous de redonner un peu au taekwondo. Et cela passe par l’instruction », aimait-il à répéter. Mais Arthur ne se plaignait pas de cette discipline. Il adorait les compétitions et découvrait, depuis 2 ans, les joies et bienfaits personnels de l’instruction.

La salle d’entraînement était lumineuse et spacieuse. Quatre tatamis bleus de 9mètres carrés divisaient l’espace. Des punching bags pendaient à différents endroits et l’on pouvait entendre le bruit mat de chaque coup de pied lancé par les autres élites, en plein effort. Des appareils de musculation tout neufs trônaient dans le fond, à gauche, à côté du bureau de Patrick. Les murs blancs recevaient des cadres montrant toute une série de personnages, dont le créateur coréen des lieux, Grand Maître Park Chung-hee et certains jeunes champions du Club – dont Arthur. A droite de l’espace, vers la zone de sparring, les murs présentaient 5 cadres rapprochés, chacun définissant (en hangul – alphabet coréen – et en français) une des 5 vertus du taekwondo : respect, maîtrise de soi, esprit indomptable, humilité et persévérance. Patrick insistait énormément sur ces concepts, à chacune de ses sessions d’entraînement. « Je ne veux pas donner des armes à un futur criminel », répétait-il. « Si vous ne respectez pas et n’implémentez pas ces vertus, ici et dans la vie en général, vous pouvez partir » clamait-il à tous ses étudiants et il soulignait plus particulièrement la notion de « respect », qu’il estimait comme étant la base d’un homme honnête. La salle bénéficiait de plafonds très hauts, amplifiant cette impression de grandeur.

- Alors, c’est bien vrai, coach ? Je pars pour Singapour ?
Patrick sourit, content de son effet.
- Oui, mon petit gars. Tu pars avec trois autres combattants et, bien sûr, moi. Et, je te l’ai déjà dit : arrête de m’appeler « Coach ».
- Oui, co… Euh… Patrick… C’est vraiment génial !
- Le tournoi débute dans quinze jours. Comme d’habitude, j’ai concocté un programme spécifique pour vous quatre. On commence demain.
- Pas de problème. Je prêt ! Au fait, qui sont les trois autres ?
- La Fédération a retenu notre club pour ce tournoi international et j’ai choisi Victor, Ali et… Mathilde…
Patrick avait fait exprès de temporiser avant d’annoncer la participation de Mathilde. Il savait bien qu’Arthur avait plus qu’un faible pour cette jeune fille qui, de son côté, ne semblait pas indifférente. Mais, à 15 ans, on ne sait pas trop comment exprimer ce genre de sentiments, tellement nouveaux…

Le visage d’Arthur s’était illuminé à l’évocation du nom de Mathilde, ce qui ne faisait que confirmer l’observation de Patrick.

Chapitre 2

Michael Ong observait l’effervescence qui régnait au siège de la STF (Fédération Singapourienne de Taekwondo). Il savait que le tournoi international débuterait dans quinze jours mais, en tant que membre de la commission d’organisation chargé de la sécurité, il n’avait aucune inquiétude à avoir : son pays était l’un des plus sûrs du monde et tout était déjà mis en place. Cela n’avait présenté aucune difficulté. En effet, sa qualité d’inspecteur du département des investigations criminelles lui permettait de faire bouger ses relations internes plus vite que n’importe qui d’autre…

Michael faisait aussi partie de la fédération en tant que détenteur d’une ceinture noire 4eme dan et instructeur au sein des forces de police. A l’occasion, plus jeune, il avait représenté son pays dans quelques tournois militaires et intra forces de police mais cela ne l’avait jamais vraiment intéressé. Ce qui le passionnait, dans le taekwondo, c’était l’aspect art martial plutôt que le côté sportif. Et, à bientôt 40 ans, il était toujours aussi engagé dans sa quête perpétuelle.

Il vit arriver vers lui Lee Boon Tat, le responsable des inscriptions. Michael perçut tout de suite son anxiété.

- Michael, je peux te parler un instant ?
- Bien sûr. Tu m’as l’air soucieux… Des problèmes avec les participations ?
Boon Tat avait le regard fuyant et Michael n’aimait décidément pas ça…
- Oui, il y a quelque chose qui me perturbe avec les inscrits…
- Quoi ? Un pays indésirable a fait une demande de participation ?
- Non, le problème vient plutôt d’ici…
Michael ne manqua pas de marquer son étonnement.
- Ici ? Dis m’en plus... Je ne vois pas, là…
- 3 athlètes du club de Geylang se sont inscrits.
- Comment ? Mais qui a permis à ces voyous de participer au tournoi ?, s’emporta Michael.
- Ils sont affiliés à la fédération et les combattants sont licenciés. Personne ne peut leur interdire de participer.
Pendant que Boon Tat parlait, Michael repensa au Geylang Fighting Team. Il se remémora les différents problèmes occasionnés par la plupart des membres de ce club, non seulement lors de tournois locaux mais, aussi et surtout, dans la rue. Le Geylang Fighting Team était notoire pour les activités illégales de ses membres : racket, prêts usuriers, contrôle de la prostitution (Geylang est LE quartier abritant la prostitution, à Singapour), trafic de cigarettes, etc… En clair, il s’agissait d’un gang bien connu des services de police. Michael les a connus lorsqu’ils ont participé à leurs premiers tournois, démontrant leur mépris des règles de fair play et n’hésitant pas à s’en prendre aux arbitres, juges ou adversaires quand les décisions ou l’issue des combats leur étaient défavorables.

Bien entendu, très vite, la fédération avait pris la décision officieuse de bannir le club mais la police lui avait demandé de n’en rien faire, arguant du fait que tant qu’ils participaient aux divers tournois organisés à Singapour, il t plus facile de les observer. A partir de cette intervention du gouvernement, la fédération n’avait plus son mot à dire sur le sujet… De leur côté, les policiers, dont Michael Ong, avaient pris le problème à bras le corps et avaient opéré un nombre impressionnant d’arrestations mais cette activité n’avait jamais eu pour effet de désorganiser le gang qui continuait à sévir grâce au recrutement permanent de nouveaux membres, tous adeptes de taekwondo.
- Bon ! fit Michael. Je vais en parler au président de la fédération.
Boon Tat ne put réprimer un sourire de dépit.
- Je l’ai déjà vu, Michael. Il ne peut rien faire. C’est lui qui m’a demandé de voir ça avec toi… Apres tout, c’est bien vous qui avez refusé de les bannir, non ?
Boon Tat avait raison et Michael ne pouvait que l’admettre, même s’il avait été contre cette intervention de ses supérieurs.
- OK, Boon Tat. Je vais en référer à mes chefs. Je vais voir si on peut faire quelque chose. Entre-temps, as-tu la possibilité de retarder leur inscription ?
- Tu plaisantes ? La clôture a lieu ce soir !
Michael pestait intérieurement. Il pensait pouvoir regarder tranquillement le tournoi et le voilà, maintenant, à devoir gérer une situation potentiellement dangereuse…
- Qui sont les athlètes inscrits ? demanda-t-il.
Boon Tat se décida, finalement, à regarder Michael droit dans les yeux.
- Min Yi Er, Gopal Sanchin et… Azhar…
« Ben, voyons ! » réagit Michael en entendant le dernier nom. Azhar était le bras droit du chef de gang, l’exécuteur des basses œuvres. Il n’avait que 19 ans ! Un fou furieux, violent et, qui plus est, champion national de taekwondo. Ni Michael, ni ses collègues n’avaient encore réussi à l’appréhender. Il était assez malin pour faire porter le chapeau par un de ses hommes, à chaque intervention de la police. Cela ne les empêchait pas de savoir à qui ils avaient à faire… Mais, le pire pour Michael et beaucoup d’autres membres de la fédération, était qu’à cause de lui, Singapour détenait un triste record ; celui du premier pays au monde - depuis que le taekwondo est devenu sport olympique - à déplorer un mort pendant un tournoi dûment encadré par les règles de sécurité édictées par la WTF. Un incident qui a fait le tour du monde, au grand dam du gouvernement singapourien. « Un meurtre » corrigea Michael. Il y était. Il a vu Azhar s’acharner sur son adversaire pendant que l’arbitre, stupéfait devant tant de violence concentrée, ne savait comment réagir. Il a senti, avant qu’il ne se produise, le coup de pied circulaire qui visait la tempe de sa pauvre cible, tenant à peine sur ses jambes. Il a prévu l’issue fatale de ce dernier coup porté avec une énergie surnaturelle, avant que l’arbitre n’intervienne. Un frisson d’horreur l’a secoué avant que l’adversaire d’Azhar ne se relève pour s’écrouler, deux secondes plus tard, et ne jamais sortir d’un coma stade 4… Un sentiment de haine, fulgurant, est apparu lorsqu’il a regardé Azhar lever les bras en signe de victoire et faire un clin d’œil vers les membres de son gang qui applaudissaient à tout rompre et criaient son nom… Six mois ! Six mois que cet « assassinat » a eu lieu ! Personne n’a pu faire quoi que ce soit. Ni la fédération, ni le gouvernement. Après tout, le cadre du combat était tout ce qu’il y avait de plus légal ; les fameux formulaires de dégagement de responsabilité étaient proprement remplis et signés ; et, surtout, les associés d’Azhar avaient été très clairs auprès de la famille du défunt âgé d’à peine 17 ans… « Et, maintenant, le revoilà… », gambergea Michael. « Dans un tournoi international ! Et sil tue un adversaire étranger ? Qu’est ce qui va se passer ? Il faut que je trouve un moyen d’empêcher sa participation ! »

(A suivre...)
Lun 09 Nov 2009, 09:32 par Arthis sur Mille choses
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