Un site d'écriture sur l'amour: séduction, tendresse, et façon de le dire, la délicatesse de l'expression mêlée à la violence des pulsions - Ecrire sur essayer - Page 2 sur 4
Sur le palier
Dans la série des Exercices de style je vous propose le scénario suivant.
Alors que vous arrivez sur le palier de votre porte, vous voyez dans le couloir de l’étage votre voisin/voisine essayer en vain d’ouvrir sa porte les bras chargé de commissions. Vous vous approchez pour l’aider, et là, la proximité aidant, un délicieux trouble s’installe. La suite sera encore plus délicieuse.
Idée : Et si ça vous arrivez vraiment ...
A vos plumes !
Alors que vous arrivez sur le palier de votre porte, vous voyez dans le couloir de l’étage votre voisin/voisine essayer en vain d’ouvrir sa porte les bras chargé de commissions. Vous vous approchez pour l’aider, et là, la proximité aidant, un délicieux trouble s’installe. La suite sera encore plus délicieuse.
Idée : Et si ça vous arrivez vraiment ...
A vos plumes !
Mar 30 Sep 2008, 19:59 par
PetitPrince sur Exercices de style
Si vous aimez ecrire , je cherche un peu aide
Si vous aimez écrire, je cherche un peu aide.
Ayant des difficultés à trouver mes mots et à m’exprimer, je cherche une personne pouvant m’aider ou retranscrire ce que je pense, ce que je ressens, essayer de décrire avec le plus de lucidité les difficultés que je rencontre face la maladie d’Alzheimer et aussi retranscrire certains souvenirs. Car, j’ai de plus en plus de difficultés à dire les choses du fait de mon vocabulaire que je perds au fil du temps.
Si vous aimez écrire et avez un peu de temps à me consacrer, ceci pourrait m’aider et me rendre un grand service. A vos plumes, écrivez moi sur : fabienne.sud@laposte.fr http://fripounette84500.skyrock.com
Ayant des difficultés à trouver mes mots et à m’exprimer, je cherche une personne pouvant m’aider ou retranscrire ce que je pense, ce que je ressens, essayer de décrire avec le plus de lucidité les difficultés que je rencontre face la maladie d’Alzheimer et aussi retranscrire certains souvenirs. Car, j’ai de plus en plus de difficultés à dire les choses du fait de mon vocabulaire que je perds au fil du temps.
Si vous aimez écrire et avez un peu de temps à me consacrer, ceci pourrait m’aider et me rendre un grand service. A vos plumes, écrivez moi sur : fabienne.sud@laposte.fr http://fripounette84500.skyrock.com
Lun 16 Juin 2008, 22:49 par
alzheimer84500 sur Annonces
Si je savais ( 6 )...
Il faudrait essayer d’être heureux,
ne serait-ce que pour donner l’exemple.
Jacques Prévert
Je voudrais tant être un exemple
Pour montrer à ceux qui sont
" chers à mon coeur "
Que je les aime.
Mais je ne sais pas...
Je n’ai pas d’aptitude au bonheur...
Marie
ne serait-ce que pour donner l’exemple.
Jacques Prévert
Je voudrais tant être un exemple
Pour montrer à ceux qui sont
" chers à mon coeur "
Que je les aime.
Mais je ne sais pas...
Je n’ai pas d’aptitude au bonheur...
Marie
Départ amer
je pensais que tu aurais eu au moins la franchisse de me le dire au lieu de me laisser passer pour un pauvre imbécile! Tout se découvre un jour dans la vie, si tu ne voulais plus de moi tu aurais dû au moins essayer de te justifier. Franchement je ne sais pas ce que je vais faire ou plutôt si! ce que je ne sais pas, c’est quand je le ferais, je voudrais
laisser toutes les choses en ordre avant de partir pour être tranquille j’avais un doute de voir la façon dont tu te comportais maintenant j’ai la certitude que tu m’as menti.
tu ne m’aimes plus, tu ne me respectes plus (ca ce n’est pas nouveau) je pensais, je croyais, que tu te serais arrange que tu m’aimais encore je vois qu’il n’en est rien depuis le début tu avais l’intention de partir, .je pense que pour la nouvelle rentrée tu prendras notre fils a Montpellier ou ailleurs pour moi ca n’aura plus aucune importance, je commence seulement m’imaginer que si tu es revenue avec moi c’est parce que l’autre ne t’a plus voulue mais tu avais bien ton idée en tête !et moi je t’aimais et je t’aime toujours !je sais que tu as revu des mecs je ne sais pas ce que tu as fait avec. tu cherches toujours à être revalorisée? Si tu me demandes des preuves je t’en fournirai
hier encore quand je t’ai dit que Bernard avait appelé tu t’es trahie, il s’appelle Bernard?
il est riche? Beau? Il t’aimera autant que moi? pour les deux premières questions peut-être pour la troisième je ne crois pas. Lorsque le jour de mon départ arrivera ne me dénigre pas trop auprès des gens et surtout auprès des enfants. Tu vois qu’après la discussion qu’on a eue il n’y a pas d’autre issue possible ce qui me surprend le plus et qui me désole surtout c’est que tu nies l’évidence même je peux tout pardonner mais ce que je ne pourrais jamais faire c’est de te voir loin de moi.les conneries que j’ai pu faire
tu sais très bien que je ne sais pas dire non j’essaye pourtant mais je n’y arrive que très rarement, quant a la maison que tu me crois ou pas, c’est la vérité. il est passe un temps ou je nous y voyais tous les cinq vivant en harmonie, après le fiasco que je venais de vivre c’était ce que je voulais le plus au monde quand on a parle avec ton frère ca devait se faire, sans problème c’est vrai que a ce moment on venait de lui donner de l’argent sans rien demander, chose logique entre une sœur et son frère, surtout que peu avant c’est lui qui nous avait aide mais voila ca n’a pas été comme je voulais et comme je ne parle pas beaucoup " équivoque «tu m’as posé la question si je voulais finir la maison ?oui je veux bien la finir et la finir pour le mois d’aout mais si c’est pour me retrouver tout seul je ne m’en sens pas le courage. Ce n’est pas le fait de me retrouver tout seul qui m’effraie c’est le fait de vivre sans toi, a quoi bon revenir la dessus je demande a dieu de me pardonner de m’accompagner et surtout de me donner la force d’aller jusqu’au bout de ne pas trop penser !!!
à toi, aux enfants a la vie !!!
laisser toutes les choses en ordre avant de partir pour être tranquille j’avais un doute de voir la façon dont tu te comportais maintenant j’ai la certitude que tu m’as menti.
tu ne m’aimes plus, tu ne me respectes plus (ca ce n’est pas nouveau) je pensais, je croyais, que tu te serais arrange que tu m’aimais encore je vois qu’il n’en est rien depuis le début tu avais l’intention de partir, .je pense que pour la nouvelle rentrée tu prendras notre fils a Montpellier ou ailleurs pour moi ca n’aura plus aucune importance, je commence seulement m’imaginer que si tu es revenue avec moi c’est parce que l’autre ne t’a plus voulue mais tu avais bien ton idée en tête !et moi je t’aimais et je t’aime toujours !je sais que tu as revu des mecs je ne sais pas ce que tu as fait avec. tu cherches toujours à être revalorisée? Si tu me demandes des preuves je t’en fournirai
hier encore quand je t’ai dit que Bernard avait appelé tu t’es trahie, il s’appelle Bernard?
il est riche? Beau? Il t’aimera autant que moi? pour les deux premières questions peut-être pour la troisième je ne crois pas. Lorsque le jour de mon départ arrivera ne me dénigre pas trop auprès des gens et surtout auprès des enfants. Tu vois qu’après la discussion qu’on a eue il n’y a pas d’autre issue possible ce qui me surprend le plus et qui me désole surtout c’est que tu nies l’évidence même je peux tout pardonner mais ce que je ne pourrais jamais faire c’est de te voir loin de moi.les conneries que j’ai pu faire
tu sais très bien que je ne sais pas dire non j’essaye pourtant mais je n’y arrive que très rarement, quant a la maison que tu me crois ou pas, c’est la vérité. il est passe un temps ou je nous y voyais tous les cinq vivant en harmonie, après le fiasco que je venais de vivre c’était ce que je voulais le plus au monde quand on a parle avec ton frère ca devait se faire, sans problème c’est vrai que a ce moment on venait de lui donner de l’argent sans rien demander, chose logique entre une sœur et son frère, surtout que peu avant c’est lui qui nous avait aide mais voila ca n’a pas été comme je voulais et comme je ne parle pas beaucoup " équivoque «tu m’as posé la question si je voulais finir la maison ?oui je veux bien la finir et la finir pour le mois d’aout mais si c’est pour me retrouver tout seul je ne m’en sens pas le courage. Ce n’est pas le fait de me retrouver tout seul qui m’effraie c’est le fait de vivre sans toi, a quoi bon revenir la dessus je demande a dieu de me pardonner de m’accompagner et surtout de me donner la force d’aller jusqu’au bout de ne pas trop penser !!!
à toi, aux enfants a la vie !!!
Lun 16 Juil 2007, 22:01 par
pierre de la carolina sur L'amour en vrac
Nuit d'Orage et Glissement de... Temps
[...]
Le geste est doux mais arrache à Kaila un gémissement; ses doigts glissent des épaules de Aodhan, dont la main aussitôt abandonne son sein. Son bras l’attire contre son torse, et sa bouche maintenant contre son oreille, il murmure:
- Tá grá agam duit, a Aingeal...
Assis au milieu du grand lit de chêne, la tête penchée sur le côté, la tenant blottie au creux de son bras, il observe l’étrange sourire dessiné sur les lèvres de Kaila. Au regard qu’elle lui tend, il comprend que l’inquiétude qu’il a ressentie n’avait pas de raison d’être. Il l’embrasse au coin des lèvres, elle l’embrasse aussi et lui sourit.
- Je t’ai fait peur. Je suis désolée.
- Non, c’est moi qui... commence-t-il.
Elle l’interrompt d’un doigt posé sur sa bouche.
- "C’est toi qui"... m’affoles. Tout à l’heure déjà... C’était tellement bon de te sentir lâcher prise aussi totalement. Et je n’étais pas encore redescendue des étoiles que tu m’y renvoyais déjà. C’est très stupide, n’est-ce pas...?
Il se penche sur elle pour l’envelopper davantage, sourit aussi.
- Oh non, pas stupide. Absolument charmant. Extrêmement communicatif... Parfaitement délicieux. Terriblement troublant...
Elle l’embrasse, mord sa lèvre, doucement, caresse son torse. Ses doigts s’attardent... elle se reprend.
- Tu étais en train de m’expliquer quelque chose. Tu n’as pas terminé. Continue...
Elle se laisse aller en arrière sur le lit, il se penche pour embrasser son cou, s’allonge contre elle. Il pose la main sur sa gorge, descend lentement vers ses seins.
- Tu es tellement belle, a Chuisle mo Chroi... Ton corps m’a frôlé, au salon, ce premier soir à Cobh, et j’ai ressenti comme une vague qui me traversait. Je ne voulais pas te regarder, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. J’ai imaginé comme tu serais légère dans mes bras, imaginé ton corps contre moi, ton parfum... Je n’ai plus pu porter cette veste et cette chemise sans imaginer ta peau contre la mienne. J’ai passé tant de nuits blanches à essayer de te chasser de mon esprit... Tu me faisais penser à Caitlin, et Caitlin me faisait penser à toi. J’imaginais ta peau et je me souvenais de la sienne, je revoyais son corps et j’imaginais le tien. La courbe de ta hanche, celles de tes seins, la finesse de ta taille... Je me sentais perdre la raison, parce que c’était comme si je la trahissais, et en même temps, j’avais l’impression que c’était elle, qui me poussait vers toi, qu’elle essayait de me montrer quelque chose. Je craignais ton retour et je l’attendais. Quand j’ai vu ta voiture devant la maison, j’ai voulu faire demi-tour, mais tu as ouvert la porte et il était trop tard pour fuir... J’ai passé devant toi si vite, en rasant le mur, mais c’était comme si ton corps passait au travers du mien, et j’ai senti cette vague, à nouveau... et je me suis senti mieux. Quand tu m’as dit que si j’étais là, Caitlin y était aussi, j’ai compris. Et puis tu t’es reprise, et j’ai pensé que jamais je ne pourrais t’avouer qui j’étais, que jamais tu ne croirais avoir été Caitlin, et j’ai tout rejeté parce que tout cela était trop fou. Je me trompais, j’imaginais, bien sûr, il ne pouvait en être autrement... Mais cela n’y changeait rien, et je me suis rendu compte que je luttais pour ne pas te prendre dans mes bras. Alors je t’ai fui... J’ai marché sous la pluie, et le vent, le froid, la nuit ne m’ont pas apaisé mais j’ai pris la résolution de partir le plus vite possible, en évitant entre-temps de me trouver trop près de toi. Et puis je suis rentré, et tu étais là, immobile devant moi à me dévisager sans songer à me laisser passer. Toute ma vie venait de repasser devant mes yeux et tous les morceaux en étaient éparpillés, et je n’en pouvais plus... Tu étais tellement près que je sentais le parfum de ta peau, et ce mélange de souffrance et de désir me rendaient fou. Et toi, l’air terrifié, qui commences à me déshabiller en me disant que je vais prendre froid parce que je suis trempé... Tu m’as tenu contre toi pour me mener à la bibliothèque, et j’ai concentré mon esprit sur un seul mot: résister. Tout le temps que tu as soigné ma joue, ma main, que tu me touchais, que ton corps me frôlait, j’ai lutté contre l’envie de te plaquer contre moi... Quand tu t’es collée à moi, j’ai cru que j’allais hurler... et soudain j’ai senti que ma peau réagissait à la tienne comme à celle de Caitlin, comme elle n’avait jamais réagi à aucune autre. Tu as eu ce geste, qui était le sien... Alors j’ai accepté de comprendre, de croire...
Il approche son visage de celui de Kaila, ses lèvres prennent les siennes. Il se redresse un peu, et ses doigts s’alanguissent au velours soyeux de ses seins.
- J’ai eu envie de toi le premier soir, a Aingeal, et j’ai envie de toi à chaque instant, à chaque fois que je te regarde, à chaque seconde où je pense à toi. Le désir que j’ai de toi est à la fois tendre et sauvage, doux et violent, et...
[...]
Le geste est doux mais arrache à Kaila un gémissement; ses doigts glissent des épaules de Aodhan, dont la main aussitôt abandonne son sein. Son bras l’attire contre son torse, et sa bouche maintenant contre son oreille, il murmure:
- Tá grá agam duit, a Aingeal...
Assis au milieu du grand lit de chêne, la tête penchée sur le côté, la tenant blottie au creux de son bras, il observe l’étrange sourire dessiné sur les lèvres de Kaila. Au regard qu’elle lui tend, il comprend que l’inquiétude qu’il a ressentie n’avait pas de raison d’être. Il l’embrasse au coin des lèvres, elle l’embrasse aussi et lui sourit.
- Je t’ai fait peur. Je suis désolée.
- Non, c’est moi qui... commence-t-il.
Elle l’interrompt d’un doigt posé sur sa bouche.
- "C’est toi qui"... m’affoles. Tout à l’heure déjà... C’était tellement bon de te sentir lâcher prise aussi totalement. Et je n’étais pas encore redescendue des étoiles que tu m’y renvoyais déjà. C’est très stupide, n’est-ce pas...?
Il se penche sur elle pour l’envelopper davantage, sourit aussi.
- Oh non, pas stupide. Absolument charmant. Extrêmement communicatif... Parfaitement délicieux. Terriblement troublant...
Elle l’embrasse, mord sa lèvre, doucement, caresse son torse. Ses doigts s’attardent... elle se reprend.
- Tu étais en train de m’expliquer quelque chose. Tu n’as pas terminé. Continue...
Elle se laisse aller en arrière sur le lit, il se penche pour embrasser son cou, s’allonge contre elle. Il pose la main sur sa gorge, descend lentement vers ses seins.
- Tu es tellement belle, a Chuisle mo Chroi... Ton corps m’a frôlé, au salon, ce premier soir à Cobh, et j’ai ressenti comme une vague qui me traversait. Je ne voulais pas te regarder, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. J’ai imaginé comme tu serais légère dans mes bras, imaginé ton corps contre moi, ton parfum... Je n’ai plus pu porter cette veste et cette chemise sans imaginer ta peau contre la mienne. J’ai passé tant de nuits blanches à essayer de te chasser de mon esprit... Tu me faisais penser à Caitlin, et Caitlin me faisait penser à toi. J’imaginais ta peau et je me souvenais de la sienne, je revoyais son corps et j’imaginais le tien. La courbe de ta hanche, celles de tes seins, la finesse de ta taille... Je me sentais perdre la raison, parce que c’était comme si je la trahissais, et en même temps, j’avais l’impression que c’était elle, qui me poussait vers toi, qu’elle essayait de me montrer quelque chose. Je craignais ton retour et je l’attendais. Quand j’ai vu ta voiture devant la maison, j’ai voulu faire demi-tour, mais tu as ouvert la porte et il était trop tard pour fuir... J’ai passé devant toi si vite, en rasant le mur, mais c’était comme si ton corps passait au travers du mien, et j’ai senti cette vague, à nouveau... et je me suis senti mieux. Quand tu m’as dit que si j’étais là, Caitlin y était aussi, j’ai compris. Et puis tu t’es reprise, et j’ai pensé que jamais je ne pourrais t’avouer qui j’étais, que jamais tu ne croirais avoir été Caitlin, et j’ai tout rejeté parce que tout cela était trop fou. Je me trompais, j’imaginais, bien sûr, il ne pouvait en être autrement... Mais cela n’y changeait rien, et je me suis rendu compte que je luttais pour ne pas te prendre dans mes bras. Alors je t’ai fui... J’ai marché sous la pluie, et le vent, le froid, la nuit ne m’ont pas apaisé mais j’ai pris la résolution de partir le plus vite possible, en évitant entre-temps de me trouver trop près de toi. Et puis je suis rentré, et tu étais là, immobile devant moi à me dévisager sans songer à me laisser passer. Toute ma vie venait de repasser devant mes yeux et tous les morceaux en étaient éparpillés, et je n’en pouvais plus... Tu étais tellement près que je sentais le parfum de ta peau, et ce mélange de souffrance et de désir me rendaient fou. Et toi, l’air terrifié, qui commences à me déshabiller en me disant que je vais prendre froid parce que je suis trempé... Tu m’as tenu contre toi pour me mener à la bibliothèque, et j’ai concentré mon esprit sur un seul mot: résister. Tout le temps que tu as soigné ma joue, ma main, que tu me touchais, que ton corps me frôlait, j’ai lutté contre l’envie de te plaquer contre moi... Quand tu t’es collée à moi, j’ai cru que j’allais hurler... et soudain j’ai senti que ma peau réagissait à la tienne comme à celle de Caitlin, comme elle n’avait jamais réagi à aucune autre. Tu as eu ce geste, qui était le sien... Alors j’ai accepté de comprendre, de croire...
Il approche son visage de celui de Kaila, ses lèvres prennent les siennes. Il se redresse un peu, et ses doigts s’alanguissent au velours soyeux de ses seins.
- J’ai eu envie de toi le premier soir, a Aingeal, et j’ai envie de toi à chaque instant, à chaque fois que je te regarde, à chaque seconde où je pense à toi. Le désir que j’ai de toi est à la fois tendre et sauvage, doux et violent, et...
[...]
Mar 26 Juin 2007, 13:31 par
Aeryn sur La première fois
De mots et de moeurs
Je tords tous tes tords qui à tort s’attardent sur mon corps.
Tu me mords et sur mon cou se font alors les traces pourpres de ton amour.
Je m’acharne à fuir tes charmes, mais sur ma chair tu t’incarnes.
J’inspire l’air que tu expires, mais j’attends que tu t’en ailles.
Alors je m’enfuis, trop honteuse de ton mal, mon absence d’amour rejette ta passion malhabile.
Et j’inhale un air plus pur, loin de toi loin de moi, auprès de lui.
Je profite de son cœur innocent, j’accepte se vertueux sentiments tandis que moi, souriante, pour t’oublier je crois que je lui mens.
Je ne sais si j’aime ou si je hais, je ne sais si mon cœur sent ou s’il est de pierre.
Toi ou lui. Je ne sais si c’est haine ou amour. Pourrais-je espérer avoir la paix un jour ?
J’ai beau essayer de calmer mon cœur, mes pensées reprennent leur galop incessant dans ma tête.
Entre cette haine mal feinte et cet amour coupable. Où est la morale où est l’entente ?
Où suis-je sinon qu’entre deux cœurs, moi qui n’ai pas de sentiments.
Je le sais, je le sens, je serais la première à en souffrir mais je crois bien que j’en souffre déjà trop. Qui je hais ? Qui j’aime ? Qui je mens ?
J’en suis encore à y repenser, alors que je devrais jubiler, au lieu de souffrir d’aimer et d’être aimé.
Tu me mords et sur mon cou se font alors les traces pourpres de ton amour.
Je m’acharne à fuir tes charmes, mais sur ma chair tu t’incarnes.
J’inspire l’air que tu expires, mais j’attends que tu t’en ailles.
Alors je m’enfuis, trop honteuse de ton mal, mon absence d’amour rejette ta passion malhabile.
Et j’inhale un air plus pur, loin de toi loin de moi, auprès de lui.
Je profite de son cœur innocent, j’accepte se vertueux sentiments tandis que moi, souriante, pour t’oublier je crois que je lui mens.
Je ne sais si j’aime ou si je hais, je ne sais si mon cœur sent ou s’il est de pierre.
Toi ou lui. Je ne sais si c’est haine ou amour. Pourrais-je espérer avoir la paix un jour ?
J’ai beau essayer de calmer mon cœur, mes pensées reprennent leur galop incessant dans ma tête.
Entre cette haine mal feinte et cet amour coupable. Où est la morale où est l’entente ?
Où suis-je sinon qu’entre deux cœurs, moi qui n’ai pas de sentiments.
Je le sais, je le sens, je serais la première à en souffrir mais je crois bien que j’en souffre déjà trop. Qui je hais ? Qui j’aime ? Qui je mens ?
J’en suis encore à y repenser, alors que je devrais jubiler, au lieu de souffrir d’aimer et d’être aimé.
Jeu 02 Nov 2006, 03:36 par
Lindsey sur Parler d'amour
Briser cette coquille qui m'étouffe
Parfois je désire parfois j’ai peur
Je dois dire adieu
A cet amour bercé de milles étoiles
Je lui ai donné mon coeur
Et lui ai promis mon corps
Je veux m’en sortir
Briser cette coquille qui m’étouffe
En attendant je reprends mon souffle
Je dois remonter à la surface
Survivre et me nourrir
Essayer de percevoir
A travers mon regard encore brumeux
Ces quelques lueurs
Dans un ciel au noir insondable
Mes yeux timidement s’ouvrent
Et petit à petit
S’habituent à cette lumière aveuglante
Mon coeur et mon corps
Reprennent goût à la vie,
A ce bonheur que je m’étais interdit
Je le vois renaître de ses cendres
Cet oiseau aux couleurs chatoyantes
M’enveloppant de ses ailes
Encore fragiles et tremblantes
Je dois dire adieu
A cet amour bercé de milles étoiles
Je lui ai donné mon coeur
Et lui ai promis mon corps
Je veux m’en sortir
Briser cette coquille qui m’étouffe
En attendant je reprends mon souffle
Je dois remonter à la surface
Survivre et me nourrir
Essayer de percevoir
A travers mon regard encore brumeux
Ces quelques lueurs
Dans un ciel au noir insondable
Mes yeux timidement s’ouvrent
Et petit à petit
S’habituent à cette lumière aveuglante
Mon coeur et mon corps
Reprennent goût à la vie,
A ce bonheur que je m’étais interdit
Je le vois renaître de ses cendres
Cet oiseau aux couleurs chatoyantes
M’enveloppant de ses ailes
Encore fragiles et tremblantes
Mer 30 Août 2006, 22:52 par
joullia sur Histoires d'amour
La jeune fille du train
Moi, les femmes, je les ai toujours aimées. Leurs charmes, leur gentillesse, leurs beautés... Je ne dis pas par-là que je suis un véritable Don Juan mais je dois admettre que j’ai toujours beaucoup apprécié la compagnie des femmes. Parfois ce n’était que de petites aventures sans lendemain, des flirts comme on les appelle. Mais quelque fois la relation durait plus longtemps.
En revanche, je n’ai réellement été amoureux qu’une seule fois. Le destin applique sa sentence à bien des situations inexplicables. Inutile d’être expert en la matière pour voir que la vie nous cache le bonheur. Elle a ses plans, ses ambitions. Nous avons beau essayer de les contourner elles nous rattrapent à chaque fois.
Alors, si je suis amoureux, on peut trouver cela bien. Car l’on va pouvoir se nourrir de mon bonheur. D’un bonheur qui ne m’a jamais sourit. Du bonheur que je n’ai jamais eu avec elle. Celle dont j’ai été amoureux.
Je suis un jeune homme. Ni beau, ni laid. Sans autre actuelle pensée que celle d’être heureux, comme tous les jeunes hommes de mon âge. L’âge de l’amour? Non. L’âge d’un pseudo-bonheur.
Je suis au lycée, j’ai ma routine hebdomadaire. Je suis à l’internat. Chaque lundi matin, je prends le train qui m’emmène auprès de mon école. Chaque matin, dans ce train, je vis autre chose que ma routine. Chaque matin, dans ce train, je ne suis personne, tout comme les autres personnes dans ce même train ne sont personne. Ce train est un lieu de théâtre. Une scène où se jouent des pièces silencieuses, muettes et intimes. Un endroit où toutes les semaines je revis la même pièce.
Merveilleuse histoire que celle qui ne dure pas. Elle s’engouffre par une fissure de notre vie. Un instant où nous sommes coupés du reste du monde. Un moment où nous nous retrouvons seuls, confrontés et accompagnés par des centaines de personnes qui ne sont personne. Une bribe de temps où nous sommes vulnérables, mais réceptifs à certaines sensations inconnues à la vie ordinaire.
Le jeune garçon de 16 ans que j’étais, attend sur le quai. Le vent glacé de la région lui donne la chair de poule et l’envie que le train arrive. Il attend encore un peu. Il arrive. La porte coulissante du wagon s’ouvre et le jeune garçon entre à l’intérieur. Le train est remplit mais il reste encore quelques places ici et là.
Il en choisit une et s’assied. Il y a une femme en face de lui. Une jeune femme, plutôt, se dit-il après un nouveau coup d’œil. En fait, elle a peut-être le même âge que lui. Ou est-elle plus jeune? Il ne sait pas. Curieux qu’il ne puisse pas s’empêcher de la regarder! Elle n’est pas tellement belle. Mais elle a un charme inouï. En fait elle est magnifique. Ses longs cheveux rouges sombres tombent dans une cascade aphrodisiaque de chaque côté de son corps et de part et d’autre de sa tête. Son visage, quoique d’apparence neutre, semble figé dans une expression de modestie naturelle. Son regard est fixé sur le sol, ses yeux sont noirs, intenses et leur maquillage n’est ni trop gras, ni trop fin. Ce noir marque un regard violent, mais doux à la fois... il est vide, désespérant. Il possède une fougue si triste, si enfouie. D’une lividité emplit de mélancolie et d’amertume. Mais neutre. Son nez n’est ni long ni court, il est magnifique. Il appartient lui aussi au miracle.
Pendant une fraction de seconde leurs regards se croisent. Elle aussi l’a remarqué, elle non plus ne le connaît pas. Elle aussi le trouve ni beau ni laid, magnifique. L’instant de se premier regard est unique, éternel. Dépourvu de tout sens moral. Un laps de temps éphémère où ni l’un ni l’autre n’avait cherché à se cacher. Une force invisible s’était installée entre eux durant la longue durée de cet infime instant.
La bouche de la jeune fille s’entrouvrit, puis se referma aussitôt. Inutile, il n’y a rien à dire.
Le voyage est court, à peine plus d’une demi-heure. Les deux jeunes gens n’ont pas arrêté de se titiller du regard. A chaque fois que l’un posait les yeux sur l’autre, ce dernier détournait les yeux. Ils jouaient spontanément et inconsciemment à un jeu. Un jeu où il n’y avait aucun perdant. Mais que des gagnants. Le train s’arrêta. Le jeu était terminé.
Je n’aime pas dire que ce que j’éprouve à quelqu’un. Je n’est jamais dit "je t’aime" à une femme. Sauf à une, je ne pense pas que je l’aimais au début. A ce moment, elle devait être pour moi semblable à toutes les autres. Mais j’ai appris à l’aimer, j’ai appris à aimer. Je ne savais pas ce que c’était. J’aurais voulu ne jamais le savoir.
Aimer quelqu’un, c’est tout remettre en question. Sa vie, ses amis... soi-même. Aimer c’est être tellement attiré par une personne que l‘on touche la mort du doigt. On vit pour désirer la mort. Je l’ai aimée, je l’ai trop aimée, je l’ai aimée à l’en tuer. Et elle m’a aimée à s’en tuer, à en vouloir que je la tue. Elle est celle pour qui il vaut encore la peine de rester ici, même si elle est déjà partie.
Je la rencontre au lycée. Elle, un an de moins que moi. Elle n’a pas connu ce lycée sans moi autant que je ne l’ai connu sans elle. Elle est apparue pour moi, semblable à des dizaines d’autres qui arrivent tous les ans. Elle m’a découvert en même temps que l’immensité d’une nouvelle vie. Dès le premier instant, elle m’avait aimé. Au bout de trois semaines je l’avais repérée. Du haut de mon arrogance. Accompagné par des dizaines d’amis. Recherchant la fraîcheur de la jeunesse. C’est trop! Je me dégoûte. Qui suis-je pour pouvoir traiter cette jeune fille de cette façon? Qui suis-je pour revendiquer mes droits au sein de cette communauté dans le seul but de trouver une fille avec qui je passerai du bon temps et à qui je croirais faire passer du bon temps?
La jeune fille que j’avais repérée était discrète et incroyablement jolie. Parfaite. Elle parlait avec ses copines. Des filles superficielles. Non. Des filles normales. Je n’avais pas le droit de les juger par référence à ce que j’étais.
Je fis sa connaissance. Il s’agira d’une relation prometteuse. Je pensais à l’époque que je ne m’en lasserais pas avant au moins 2 mois. Imbécile!
Tous les matins, le jeu recommence, toujours les mêmes titillements. Toujours ces expressions vides, ne pouvant refléter ce qui se passait dans la vie extérieure. Il la regarde, elle le voit, tourne les yeux. Il les détourne à son tour. Merveilleux. Il oublit tout. Il oublit qu’il est un coureur de fille. Il oublit qu’il veut sortir avec la jeune fille moins âgée que lui, celle qu’il apprendra à aimer, celle qui le fera changer. La seule, l’unique.
Je suis pressé. Depuis le temps que je la connais, si seulement je pouvais l’embrasser. C’est la première fois qu’une fille me donne autant de fil à retordre. J’ai déjà passé suffisamment de soirées en tête à tête avec elle. J’aurais déjà dû passer à l’action.
Mes amis commencent à se poser des questions. Pourquoi ne se passe t-il rien? Pourquoi n’y a t-il eu rien de fait encore? J’ai honte. La réputation qui me précède désormais devient de plus en plus ridicule. Il faut que je la lâche pour en trouver une autre moins difficile.
Non. Je ne peux pas. Je suis attiré. C’est avec elle que je veux être ! Cela fait maintenant deux mois que nous nous connaissons. C’est long. Elle trouve des excuses. Elle veut être sûre. Mais je le suis déjà. Elle est timide. Je ne le suis pas.
Aujourd’hui, elle est bien au rendez-vous. Elle y est toujours d’ailleurs. Elle n’en manque jamais. Elle est toujours dans le même wagon, toujours mais cette fois elle n’est pas à la même place. Il y a quelque chose d’anormal. Elle est là, la symbiose se déroule toujours selon le même plan, cependant il y a une différence il ne sait pas se que c’est mais quelque chose ne va pas, il en est certain. Ce n’est pas chez la jeune fille du train, c’est plutôt dans sa véritable vie.
Mais pire que tout, il a vu un autre détail surprenant. Dans les yeux de la jeune fille normalement vide de toute expression, il a trouvé une larme.
Je suis seul avec elle, encore une fois. Je commence à douter qu’une relation entre nous deux puisse existée.
Il fait noir. Nous sommes au sous-sol, sous un escalier. Nous aimons cet endroit. Nous parlons. Peu, mais nous parlons. Je ne la vois pas. Je distingue juste ces traits dans la pénombre. Je l’entends renifler. Je lui demande ce qu’elle a. Elle me répond qu’il n’y a rien. Ça va passer. Et puis elle éclate en sanglots. Elle m’attrape. Je la prends dans mes bras. Je la serre et l’entend pleurer. Je sens la chaleur de son corps blottit contre moi. C’est la première fois que nous sommes aussi proches. Je lui demande une nouvelle fois ce qui ne va pas et elle me dit qu’elle m’aime. Elle dit qu’elle n’a jamais aimé personne autant que moi. Elle dit encore qu’elle en est malade, qu’elle m’aime à en mourir, et que c’est sans doute ce qui va finir par arriver s’y elle continue de m’aimer.
Je ne comprends pas. Je suis déconcerté. Je lui dis que nous pouvons nous aimer, je lui dis que moi aussi je l’aime...
Première défaillance, je me suis rendu compte plus tard de ce que je lui avais dit.
Elle me répond qu’elle ne peut pas m’aimer, elle me répond que je ne peux pas non plus. Et elle pleure. C’est atroce de voir son petit corps tout frêle, tout innocent dans cet état. Je lui demande pourquoi nous ne pouvons pas nous aimer? Elle me répond que toutes les excuses qu’elle m’avait dites jusqu’à présent étaient fausses. Elle me dit que si elle ne peut pas m’embrasser, c’est parce qu’elle est malade. Elle est atrocement malade. Elle risque de mourir. Et elle ne peut pas m’embrasser, sinon elle est sera certaine d’en finir. Elle saura si elle peut m’embrasser au moment où sa maladie la fera mourir si elle ne peut pas.
Je suis abattu. Quel choc ! Je remonte seul dans m’a chambre, alors que la même larme que celle qui tombait des yeux de la jeune fille du train tombe à présent sur mes joues.
Au fond de son lit, il est désorienté, confus. Il voit la lune à travers la fenêtre. L’astre l’entraîne encore un peu plus dans son propre désespoir de la nuit. Elle le plonge dans son abîme pour l’y noyer dans son jus de chagrin. Il n’a jamais été comme ça. Cette épreuve n’a pas fini de le changer. Que doit-il faire? Réagir comme il l’aurait fait avant: laisser tomber cette fille et en trouver une autre ? Non. Il ne peut pas. Il a changé. A présent il a des sentiments. Il le sent, il aime cette fille. Il ne la laissera pas tomber. Il l’aime. Il lui a dit.
La jeune fille du train l’avait bien prédit, il y avait bien quelque chose d’anormal. Savait-elle ce que c’était. J’en doute. Elle n’est que la fille du train. Celle dont je suis l’unique à connaître. Elle est toujours vide d’expression. Elle ne pleure plus. L’heure est venue de se battre ; c’est ce qu’il faudra que je fasse. Me battre pour celle que j’aime. Celle à qui j’ai dit "je t’aime". La seule, l’unique. Se battre... Pour qu’elle ne meurt pas. Mais y pouvons-nous vraiment quelque chose? La fille du train est toujours là. Elle ne manque jamais à son à devoir de me guider. Pas directement. Mais juste pour que je ne quitte jamais le droit chemin de la décence.
Je suis malheureux, et je partage ma peine avec celle que j’aime. Nous avons tout de même décidé de nous aimer. Au-delà de la maladie. Au-delà de la désespérance de notre condition. Nous nous aimons. Nous nous étreignons, nous sommes constamment dans les bras l’un de l’autre. Mais jamais nous nous ne nous embrassons. Atroce. C’est une autre épreuve à traverser. Plus insoutenable encore. Mais nous tenons. Nous n’avons pas le choix.
Je la regarde, abattue, je ne vois en elle aucun espoir. Aucune force de se battre. Seulement l’envie, le désir de m’embrasser. Plusieurs fois nous avons frôlé la catastrophe. Plusieurs fois nos lèvres on faillit se toucher. Plusieurs fois la haine nous est apparue contre l’amour, la haine d’avoir à endurer cette épreuve, de devoir nous confronter à cet obstacle. De ne plus avancer, de stagner toujours au même endroit. Arrêtés à jamais sur notre chemin.
Que faire? Attendre les trois mois qui restent. Attendre et peut-être la voir mourir, sans qu’elle en ait profité. Sans qu’elle n’ait profité de mes lèvres et sans que je n’aie profité des siennes ! Où bien tenter. La vie est un jeu, après tout, mais si nous tentons, alors elle devra attendre que je la rejoigne, là-haut, vers elle.
J’ai compris. Les mots seuls ne suffisaient pas. J’ai vu au-delà du corps de la belle et innocent petite jeune fille de 15 ans. J’ai vu que je l’aimais. Elle me l’a fait comprendre. Pour la première fois de ma vie, j’aime, et je suis malheureux d’aimer.
Je ne veux pas tenter. Je ne veux pas la voir mourir. Elle ne sait pas. Elle est partagée.
Notre amour n’est pas commun. Elle m’aime. Mais elle m’aime à en mourir.
Depuis le début de cette fable, l’espoir se tarit dans l’ombre. L’avoir dans ses bras sans pouvoir la posséder, il en veut à toute l’humanité de lui avoir concédé un seul grand amour à travers celle que jamais, jamais il ne pourra embrasser.
La jeune femme aux cheveux rouges dans le train, elle, ne l’aime pas. Lui non plus d’ailleurs. Ils sont le divertissement l’un de l’autre. Ils ne s’aiment pas, ils aiment l’attrait que l’un a pour l’autre. Ils aiment l’histoire du train, le jeu du regard, du titillement.
Elle est là, vide, indifférente. Seulement en apparence, en fait elle attend la venue de l’autre, de l’homme du train. Celui avec qui elle joue à un jeu. Aujourd’hui il est triste. Il y a une larme au coin de son œil droit. Mais il fait son possible pour paraître comme d’habitude. Mais la jeune fille voit bien qu’il n’est pas pareil. Elle voit bien qu’il est désespéré.
Mais rien n’y paraît, ils jouent encore.
Il fait nuit. Il ne devrait pas être dehors. S’il se fait prendre, il sera punit. Qu’est ce qu’il s’en fout ! Il est dehors car il a besoin de crier. Il y a toujours cette lune qui le regarde. Il lui hurle sa détresse. Il lui chante sa complainte. Astre de la nuit. Piédestal de la lamentation ! Entend les cris de cet homme. Pour lui le bonheur s’arrêtera bientôt. Il a vu dans ses rêves, l’immonde faucheuse d’âmes de la mort. Elle ne le désigne pas. Elle le regarde. Elle rit. Elle chante, qu’elle est heureuse. Et le jeune garçon s’effondre sur le sol, sous le regard de la l’astre de minuit, sous les regards de millions d’étoiles. Il tombe à terre devant la puissance de ce dilemme.
Il aime. Il ne veut pas du plus beau cadeau de dieu, l’amour. Il se relève. Il hait ce dieu que vénèrent ses parents, il l’insulte, lui lance des pierres. Il veut que ce dieu reprenne son amour. Il n’en veut pas. Ou alors qu’il reprenne sa maladie, il n’en veut pas n’ont plus. Ses yeux sont rouges à cause de la colère. Il voit le sang. Le sang des innocents. Pourquoi ce même sang doit-il toujours couler ?
Il ne veut plus rejoindre ce dieu. Il préfère l’enfer. Il haïra dieu aussi longtemps qu’il vivra et même un peu plus.
Tu m’a élevé, toute ma vie tu m’a fait comprendre que seul le bonheur comptait, le bonheur qui fait des heureux, le seul bonheur, qui existe et celui dont je suis malheureux. Je t’aimais, donc je mentais. Je te mens, toi le destin, mais j’aime. J’aime réellement. J’aime cette fille, l’innocente qui m’aime, mais j’aime aussi te détester. J’aime te mépriser. Je te méprise autant que tu as essayé de m’aider. Car tu n’as pas emprunté le bon chemin. Puisse-tu être renvoyé à dieu, avec ta cousine, la fatalité. Je n’avais pas pour habitude de t’avoir en horreur mais l’éducation que tu m’as donnée m’a appris à dédaigner la médiocrité. Tu m‘arrachais le cœur, tu m’écorchais la peau, tu m’a tué... alors je t’ai tué, je t’ai écorché de ma peau, je t’ai arraché de mon cœur! Tu m’as dominé, mais je domine mon destin. Être où ne pas être amoureux de son destin, être amoureux de soi, aimer se haïr. Haïr d’être amoureux... et d’être malheureux.
Elle n’est pas là. Où est-elle? Elle qui n’a jamais raté leur rendez-vous. Où est-elle? La fille du train. L’histoire s’est donc arrêtée. Elle est partie! Que se passera t-il maintenant? Reviendra-t-elle? C’est trop tard. Elle ne peut plus revenir. Ce ne sera plus elle. La fille du train a disparu !
Je suis dans ses bras. Elle ne tient plus, elle veut m’embrasser. Nous n’avons plus que deux semaines à tenir pour avoir la réponse. Mais si cette réponse n’est pas bonne... Le dilemme. Encore là. Saleté! Je ne veux pas la voir mourir, mais nos désirs de s’embrasser sont trop forts. C’est trop dur! Elle veut m’aimer, m’aimer pour toujours, que notre baiser soit le seul témoin de notre amour. Qu’elle me quitte ! Arrachez-la moi ! Vous n’arriverez jamais à faire disparaître notre amour. Au-delà de la mort, nous sommes plus fort que vous. Prenez-moi mon malheur ! Vous ferez peut-être alors des heureux. Ignoble !
Elle tourne la tête vers moi. Je la regarde. Elle me regarde. Ses yeux sont emplis de larmes. Elle me dit qu’elle veut mourir. Elle me dit qu’elle va mourir parce qu’elle m’aime. Elle veut que je l’aime. Que notre amour persiste. Elle me redit qu’elle m’aime à en mourir, qu’elle en mourra.
Elle s’approche de moi. Ses douces lèvres se posent sur les miennes. Une détresse si belle, si pauvre, mais preuve d’un amour intangible. Nos bouches s’entremêlent dans une dernière mélopée d’amour, dans le requiem du désir de deux jeunes adolescents qui s’aiment au-delà de la mort. Nous nous embrassons. Personne ne pourra alors plus nous dire que nous ne nous aimons pas. Nous sommes liés par le temps et l’espace. Par la fatalité.
Je sens le goût de ses lèvres jusqu’au bout, jusqu’à ce que ses lèvres froides lâches les miennes. Jusqu’au moment où sa tête tombe en arrière. Où je la retiens. Où je la regarde dans les yeux. Pour la voir partir, définitivement. Pour nous. Graver dans mon âme les derniers instants de celle que j’aimerais toujours. Celle que j’ai aimée au-delà de la mort. Celle qui est morte dans mes bras. Elle, la seule que j’ai jamais aimée et que j’aimerais jamais
La jeune fille du train n’a sans doute jamais existé. Sans doute n’est-elle que le produit de mon imagination. Mais elle subsiste en moi, en tant que ma création. Ce serait trahir son ego que de prétendre qu’elle est une personne semblable à des dizaines d’autres dans ce train. Elle est ma muse, mon inspiration. Je l’adore, mais ne l’aime pas. Je ne veux pas connaître sa personnalité, son regard me suffit. Elle n’a pas influencé mes choix sentimentaux, elle m’a seulement permis d’y voir plus clair. Et c’est déjà beaucoup…
Cette image n’aurait jamais dû existée. L’image d’un jeune homme de 16 ans qui porte dans ses bras la jeune fille de 15 ans qu’il a tuée. Celle qui lui avait dit qu’elle voulait mourir pour lui, pour eux. La fille innocente. La fille qu’il a aimé à l’en tuer. L’image de ce jeune garçon, et de cette jeune fille, morte d’amour.
En revanche, je n’ai réellement été amoureux qu’une seule fois. Le destin applique sa sentence à bien des situations inexplicables. Inutile d’être expert en la matière pour voir que la vie nous cache le bonheur. Elle a ses plans, ses ambitions. Nous avons beau essayer de les contourner elles nous rattrapent à chaque fois.
Alors, si je suis amoureux, on peut trouver cela bien. Car l’on va pouvoir se nourrir de mon bonheur. D’un bonheur qui ne m’a jamais sourit. Du bonheur que je n’ai jamais eu avec elle. Celle dont j’ai été amoureux.
Je suis un jeune homme. Ni beau, ni laid. Sans autre actuelle pensée que celle d’être heureux, comme tous les jeunes hommes de mon âge. L’âge de l’amour? Non. L’âge d’un pseudo-bonheur.
Je suis au lycée, j’ai ma routine hebdomadaire. Je suis à l’internat. Chaque lundi matin, je prends le train qui m’emmène auprès de mon école. Chaque matin, dans ce train, je vis autre chose que ma routine. Chaque matin, dans ce train, je ne suis personne, tout comme les autres personnes dans ce même train ne sont personne. Ce train est un lieu de théâtre. Une scène où se jouent des pièces silencieuses, muettes et intimes. Un endroit où toutes les semaines je revis la même pièce.
Merveilleuse histoire que celle qui ne dure pas. Elle s’engouffre par une fissure de notre vie. Un instant où nous sommes coupés du reste du monde. Un moment où nous nous retrouvons seuls, confrontés et accompagnés par des centaines de personnes qui ne sont personne. Une bribe de temps où nous sommes vulnérables, mais réceptifs à certaines sensations inconnues à la vie ordinaire.
Le jeune garçon de 16 ans que j’étais, attend sur le quai. Le vent glacé de la région lui donne la chair de poule et l’envie que le train arrive. Il attend encore un peu. Il arrive. La porte coulissante du wagon s’ouvre et le jeune garçon entre à l’intérieur. Le train est remplit mais il reste encore quelques places ici et là.
Il en choisit une et s’assied. Il y a une femme en face de lui. Une jeune femme, plutôt, se dit-il après un nouveau coup d’œil. En fait, elle a peut-être le même âge que lui. Ou est-elle plus jeune? Il ne sait pas. Curieux qu’il ne puisse pas s’empêcher de la regarder! Elle n’est pas tellement belle. Mais elle a un charme inouï. En fait elle est magnifique. Ses longs cheveux rouges sombres tombent dans une cascade aphrodisiaque de chaque côté de son corps et de part et d’autre de sa tête. Son visage, quoique d’apparence neutre, semble figé dans une expression de modestie naturelle. Son regard est fixé sur le sol, ses yeux sont noirs, intenses et leur maquillage n’est ni trop gras, ni trop fin. Ce noir marque un regard violent, mais doux à la fois... il est vide, désespérant. Il possède une fougue si triste, si enfouie. D’une lividité emplit de mélancolie et d’amertume. Mais neutre. Son nez n’est ni long ni court, il est magnifique. Il appartient lui aussi au miracle.
Pendant une fraction de seconde leurs regards se croisent. Elle aussi l’a remarqué, elle non plus ne le connaît pas. Elle aussi le trouve ni beau ni laid, magnifique. L’instant de se premier regard est unique, éternel. Dépourvu de tout sens moral. Un laps de temps éphémère où ni l’un ni l’autre n’avait cherché à se cacher. Une force invisible s’était installée entre eux durant la longue durée de cet infime instant.
La bouche de la jeune fille s’entrouvrit, puis se referma aussitôt. Inutile, il n’y a rien à dire.
Le voyage est court, à peine plus d’une demi-heure. Les deux jeunes gens n’ont pas arrêté de se titiller du regard. A chaque fois que l’un posait les yeux sur l’autre, ce dernier détournait les yeux. Ils jouaient spontanément et inconsciemment à un jeu. Un jeu où il n’y avait aucun perdant. Mais que des gagnants. Le train s’arrêta. Le jeu était terminé.
Je n’aime pas dire que ce que j’éprouve à quelqu’un. Je n’est jamais dit "je t’aime" à une femme. Sauf à une, je ne pense pas que je l’aimais au début. A ce moment, elle devait être pour moi semblable à toutes les autres. Mais j’ai appris à l’aimer, j’ai appris à aimer. Je ne savais pas ce que c’était. J’aurais voulu ne jamais le savoir.
Aimer quelqu’un, c’est tout remettre en question. Sa vie, ses amis... soi-même. Aimer c’est être tellement attiré par une personne que l‘on touche la mort du doigt. On vit pour désirer la mort. Je l’ai aimée, je l’ai trop aimée, je l’ai aimée à l’en tuer. Et elle m’a aimée à s’en tuer, à en vouloir que je la tue. Elle est celle pour qui il vaut encore la peine de rester ici, même si elle est déjà partie.
Je la rencontre au lycée. Elle, un an de moins que moi. Elle n’a pas connu ce lycée sans moi autant que je ne l’ai connu sans elle. Elle est apparue pour moi, semblable à des dizaines d’autres qui arrivent tous les ans. Elle m’a découvert en même temps que l’immensité d’une nouvelle vie. Dès le premier instant, elle m’avait aimé. Au bout de trois semaines je l’avais repérée. Du haut de mon arrogance. Accompagné par des dizaines d’amis. Recherchant la fraîcheur de la jeunesse. C’est trop! Je me dégoûte. Qui suis-je pour pouvoir traiter cette jeune fille de cette façon? Qui suis-je pour revendiquer mes droits au sein de cette communauté dans le seul but de trouver une fille avec qui je passerai du bon temps et à qui je croirais faire passer du bon temps?
La jeune fille que j’avais repérée était discrète et incroyablement jolie. Parfaite. Elle parlait avec ses copines. Des filles superficielles. Non. Des filles normales. Je n’avais pas le droit de les juger par référence à ce que j’étais.
Je fis sa connaissance. Il s’agira d’une relation prometteuse. Je pensais à l’époque que je ne m’en lasserais pas avant au moins 2 mois. Imbécile!
Tous les matins, le jeu recommence, toujours les mêmes titillements. Toujours ces expressions vides, ne pouvant refléter ce qui se passait dans la vie extérieure. Il la regarde, elle le voit, tourne les yeux. Il les détourne à son tour. Merveilleux. Il oublit tout. Il oublit qu’il est un coureur de fille. Il oublit qu’il veut sortir avec la jeune fille moins âgée que lui, celle qu’il apprendra à aimer, celle qui le fera changer. La seule, l’unique.
Je suis pressé. Depuis le temps que je la connais, si seulement je pouvais l’embrasser. C’est la première fois qu’une fille me donne autant de fil à retordre. J’ai déjà passé suffisamment de soirées en tête à tête avec elle. J’aurais déjà dû passer à l’action.
Mes amis commencent à se poser des questions. Pourquoi ne se passe t-il rien? Pourquoi n’y a t-il eu rien de fait encore? J’ai honte. La réputation qui me précède désormais devient de plus en plus ridicule. Il faut que je la lâche pour en trouver une autre moins difficile.
Non. Je ne peux pas. Je suis attiré. C’est avec elle que je veux être ! Cela fait maintenant deux mois que nous nous connaissons. C’est long. Elle trouve des excuses. Elle veut être sûre. Mais je le suis déjà. Elle est timide. Je ne le suis pas.
Aujourd’hui, elle est bien au rendez-vous. Elle y est toujours d’ailleurs. Elle n’en manque jamais. Elle est toujours dans le même wagon, toujours mais cette fois elle n’est pas à la même place. Il y a quelque chose d’anormal. Elle est là, la symbiose se déroule toujours selon le même plan, cependant il y a une différence il ne sait pas se que c’est mais quelque chose ne va pas, il en est certain. Ce n’est pas chez la jeune fille du train, c’est plutôt dans sa véritable vie.
Mais pire que tout, il a vu un autre détail surprenant. Dans les yeux de la jeune fille normalement vide de toute expression, il a trouvé une larme.
Je suis seul avec elle, encore une fois. Je commence à douter qu’une relation entre nous deux puisse existée.
Il fait noir. Nous sommes au sous-sol, sous un escalier. Nous aimons cet endroit. Nous parlons. Peu, mais nous parlons. Je ne la vois pas. Je distingue juste ces traits dans la pénombre. Je l’entends renifler. Je lui demande ce qu’elle a. Elle me répond qu’il n’y a rien. Ça va passer. Et puis elle éclate en sanglots. Elle m’attrape. Je la prends dans mes bras. Je la serre et l’entend pleurer. Je sens la chaleur de son corps blottit contre moi. C’est la première fois que nous sommes aussi proches. Je lui demande une nouvelle fois ce qui ne va pas et elle me dit qu’elle m’aime. Elle dit qu’elle n’a jamais aimé personne autant que moi. Elle dit encore qu’elle en est malade, qu’elle m’aime à en mourir, et que c’est sans doute ce qui va finir par arriver s’y elle continue de m’aimer.
Je ne comprends pas. Je suis déconcerté. Je lui dis que nous pouvons nous aimer, je lui dis que moi aussi je l’aime...
Première défaillance, je me suis rendu compte plus tard de ce que je lui avais dit.
Elle me répond qu’elle ne peut pas m’aimer, elle me répond que je ne peux pas non plus. Et elle pleure. C’est atroce de voir son petit corps tout frêle, tout innocent dans cet état. Je lui demande pourquoi nous ne pouvons pas nous aimer? Elle me répond que toutes les excuses qu’elle m’avait dites jusqu’à présent étaient fausses. Elle me dit que si elle ne peut pas m’embrasser, c’est parce qu’elle est malade. Elle est atrocement malade. Elle risque de mourir. Et elle ne peut pas m’embrasser, sinon elle est sera certaine d’en finir. Elle saura si elle peut m’embrasser au moment où sa maladie la fera mourir si elle ne peut pas.
Je suis abattu. Quel choc ! Je remonte seul dans m’a chambre, alors que la même larme que celle qui tombait des yeux de la jeune fille du train tombe à présent sur mes joues.
Au fond de son lit, il est désorienté, confus. Il voit la lune à travers la fenêtre. L’astre l’entraîne encore un peu plus dans son propre désespoir de la nuit. Elle le plonge dans son abîme pour l’y noyer dans son jus de chagrin. Il n’a jamais été comme ça. Cette épreuve n’a pas fini de le changer. Que doit-il faire? Réagir comme il l’aurait fait avant: laisser tomber cette fille et en trouver une autre ? Non. Il ne peut pas. Il a changé. A présent il a des sentiments. Il le sent, il aime cette fille. Il ne la laissera pas tomber. Il l’aime. Il lui a dit.
La jeune fille du train l’avait bien prédit, il y avait bien quelque chose d’anormal. Savait-elle ce que c’était. J’en doute. Elle n’est que la fille du train. Celle dont je suis l’unique à connaître. Elle est toujours vide d’expression. Elle ne pleure plus. L’heure est venue de se battre ; c’est ce qu’il faudra que je fasse. Me battre pour celle que j’aime. Celle à qui j’ai dit "je t’aime". La seule, l’unique. Se battre... Pour qu’elle ne meurt pas. Mais y pouvons-nous vraiment quelque chose? La fille du train est toujours là. Elle ne manque jamais à son à devoir de me guider. Pas directement. Mais juste pour que je ne quitte jamais le droit chemin de la décence.
Je suis malheureux, et je partage ma peine avec celle que j’aime. Nous avons tout de même décidé de nous aimer. Au-delà de la maladie. Au-delà de la désespérance de notre condition. Nous nous aimons. Nous nous étreignons, nous sommes constamment dans les bras l’un de l’autre. Mais jamais nous nous ne nous embrassons. Atroce. C’est une autre épreuve à traverser. Plus insoutenable encore. Mais nous tenons. Nous n’avons pas le choix.
Je la regarde, abattue, je ne vois en elle aucun espoir. Aucune force de se battre. Seulement l’envie, le désir de m’embrasser. Plusieurs fois nous avons frôlé la catastrophe. Plusieurs fois nos lèvres on faillit se toucher. Plusieurs fois la haine nous est apparue contre l’amour, la haine d’avoir à endurer cette épreuve, de devoir nous confronter à cet obstacle. De ne plus avancer, de stagner toujours au même endroit. Arrêtés à jamais sur notre chemin.
Que faire? Attendre les trois mois qui restent. Attendre et peut-être la voir mourir, sans qu’elle en ait profité. Sans qu’elle n’ait profité de mes lèvres et sans que je n’aie profité des siennes ! Où bien tenter. La vie est un jeu, après tout, mais si nous tentons, alors elle devra attendre que je la rejoigne, là-haut, vers elle.
J’ai compris. Les mots seuls ne suffisaient pas. J’ai vu au-delà du corps de la belle et innocent petite jeune fille de 15 ans. J’ai vu que je l’aimais. Elle me l’a fait comprendre. Pour la première fois de ma vie, j’aime, et je suis malheureux d’aimer.
Je ne veux pas tenter. Je ne veux pas la voir mourir. Elle ne sait pas. Elle est partagée.
Notre amour n’est pas commun. Elle m’aime. Mais elle m’aime à en mourir.
Depuis le début de cette fable, l’espoir se tarit dans l’ombre. L’avoir dans ses bras sans pouvoir la posséder, il en veut à toute l’humanité de lui avoir concédé un seul grand amour à travers celle que jamais, jamais il ne pourra embrasser.
La jeune femme aux cheveux rouges dans le train, elle, ne l’aime pas. Lui non plus d’ailleurs. Ils sont le divertissement l’un de l’autre. Ils ne s’aiment pas, ils aiment l’attrait que l’un a pour l’autre. Ils aiment l’histoire du train, le jeu du regard, du titillement.
Elle est là, vide, indifférente. Seulement en apparence, en fait elle attend la venue de l’autre, de l’homme du train. Celui avec qui elle joue à un jeu. Aujourd’hui il est triste. Il y a une larme au coin de son œil droit. Mais il fait son possible pour paraître comme d’habitude. Mais la jeune fille voit bien qu’il n’est pas pareil. Elle voit bien qu’il est désespéré.
Mais rien n’y paraît, ils jouent encore.
Il fait nuit. Il ne devrait pas être dehors. S’il se fait prendre, il sera punit. Qu’est ce qu’il s’en fout ! Il est dehors car il a besoin de crier. Il y a toujours cette lune qui le regarde. Il lui hurle sa détresse. Il lui chante sa complainte. Astre de la nuit. Piédestal de la lamentation ! Entend les cris de cet homme. Pour lui le bonheur s’arrêtera bientôt. Il a vu dans ses rêves, l’immonde faucheuse d’âmes de la mort. Elle ne le désigne pas. Elle le regarde. Elle rit. Elle chante, qu’elle est heureuse. Et le jeune garçon s’effondre sur le sol, sous le regard de la l’astre de minuit, sous les regards de millions d’étoiles. Il tombe à terre devant la puissance de ce dilemme.
Il aime. Il ne veut pas du plus beau cadeau de dieu, l’amour. Il se relève. Il hait ce dieu que vénèrent ses parents, il l’insulte, lui lance des pierres. Il veut que ce dieu reprenne son amour. Il n’en veut pas. Ou alors qu’il reprenne sa maladie, il n’en veut pas n’ont plus. Ses yeux sont rouges à cause de la colère. Il voit le sang. Le sang des innocents. Pourquoi ce même sang doit-il toujours couler ?
Il ne veut plus rejoindre ce dieu. Il préfère l’enfer. Il haïra dieu aussi longtemps qu’il vivra et même un peu plus.
Tu m’a élevé, toute ma vie tu m’a fait comprendre que seul le bonheur comptait, le bonheur qui fait des heureux, le seul bonheur, qui existe et celui dont je suis malheureux. Je t’aimais, donc je mentais. Je te mens, toi le destin, mais j’aime. J’aime réellement. J’aime cette fille, l’innocente qui m’aime, mais j’aime aussi te détester. J’aime te mépriser. Je te méprise autant que tu as essayé de m’aider. Car tu n’as pas emprunté le bon chemin. Puisse-tu être renvoyé à dieu, avec ta cousine, la fatalité. Je n’avais pas pour habitude de t’avoir en horreur mais l’éducation que tu m’as donnée m’a appris à dédaigner la médiocrité. Tu m‘arrachais le cœur, tu m’écorchais la peau, tu m’a tué... alors je t’ai tué, je t’ai écorché de ma peau, je t’ai arraché de mon cœur! Tu m’as dominé, mais je domine mon destin. Être où ne pas être amoureux de son destin, être amoureux de soi, aimer se haïr. Haïr d’être amoureux... et d’être malheureux.
Elle n’est pas là. Où est-elle? Elle qui n’a jamais raté leur rendez-vous. Où est-elle? La fille du train. L’histoire s’est donc arrêtée. Elle est partie! Que se passera t-il maintenant? Reviendra-t-elle? C’est trop tard. Elle ne peut plus revenir. Ce ne sera plus elle. La fille du train a disparu !
Je suis dans ses bras. Elle ne tient plus, elle veut m’embrasser. Nous n’avons plus que deux semaines à tenir pour avoir la réponse. Mais si cette réponse n’est pas bonne... Le dilemme. Encore là. Saleté! Je ne veux pas la voir mourir, mais nos désirs de s’embrasser sont trop forts. C’est trop dur! Elle veut m’aimer, m’aimer pour toujours, que notre baiser soit le seul témoin de notre amour. Qu’elle me quitte ! Arrachez-la moi ! Vous n’arriverez jamais à faire disparaître notre amour. Au-delà de la mort, nous sommes plus fort que vous. Prenez-moi mon malheur ! Vous ferez peut-être alors des heureux. Ignoble !
Elle tourne la tête vers moi. Je la regarde. Elle me regarde. Ses yeux sont emplis de larmes. Elle me dit qu’elle veut mourir. Elle me dit qu’elle va mourir parce qu’elle m’aime. Elle veut que je l’aime. Que notre amour persiste. Elle me redit qu’elle m’aime à en mourir, qu’elle en mourra.
Elle s’approche de moi. Ses douces lèvres se posent sur les miennes. Une détresse si belle, si pauvre, mais preuve d’un amour intangible. Nos bouches s’entremêlent dans une dernière mélopée d’amour, dans le requiem du désir de deux jeunes adolescents qui s’aiment au-delà de la mort. Nous nous embrassons. Personne ne pourra alors plus nous dire que nous ne nous aimons pas. Nous sommes liés par le temps et l’espace. Par la fatalité.
Je sens le goût de ses lèvres jusqu’au bout, jusqu’à ce que ses lèvres froides lâches les miennes. Jusqu’au moment où sa tête tombe en arrière. Où je la retiens. Où je la regarde dans les yeux. Pour la voir partir, définitivement. Pour nous. Graver dans mon âme les derniers instants de celle que j’aimerais toujours. Celle que j’ai aimée au-delà de la mort. Celle qui est morte dans mes bras. Elle, la seule que j’ai jamais aimée et que j’aimerais jamais
La jeune fille du train n’a sans doute jamais existé. Sans doute n’est-elle que le produit de mon imagination. Mais elle subsiste en moi, en tant que ma création. Ce serait trahir son ego que de prétendre qu’elle est une personne semblable à des dizaines d’autres dans ce train. Elle est ma muse, mon inspiration. Je l’adore, mais ne l’aime pas. Je ne veux pas connaître sa personnalité, son regard me suffit. Elle n’a pas influencé mes choix sentimentaux, elle m’a seulement permis d’y voir plus clair. Et c’est déjà beaucoup…
Cette image n’aurait jamais dû existée. L’image d’un jeune homme de 16 ans qui porte dans ses bras la jeune fille de 15 ans qu’il a tuée. Celle qui lui avait dit qu’elle voulait mourir pour lui, pour eux. La fille innocente. La fille qu’il a aimé à l’en tuer. L’image de ce jeune garçon, et de cette jeune fille, morte d’amour.
Jeu 15 Juin 2006, 10:36 par
Neus sur Histoires d'amour
Le paradis blanc...
Il y a tant de vagues et de fumée
Qu’on arrive plus à distinguer
Le blanc du noir
Et l’énergie du désespoir
Le téléphone pourra sonner
Il n’y aura plus d’abonné
Et plus d’idée
Que le silence pour respirer
Recommencer là où le monde a commencé
Je m’en irai dormir dans le paradis blanc
Où les nuits sont si longues qu’on en oublie le temps
Tout seul avec le vent
Comme dans mes rêves d’enfant
Je m’en irai courir dans le paradis blanc
Loin des regards de haine
Et des combats de sang
Retrouver les baleines
Parler aux poissons d’argent
Comme, comme, comme avant
Y a tant de vagues, et tant d’idées
Qu’on arrive plus à décider
Le faux du vrai
Et qui aimer ou condamner
Le jour où j’aurai tout donné
Que mes claviers seront usés
D’avoir osé
Toujours vouloir tout essayer
Et recommencer là où le monde a commencé
Je m’en irai dormir dans le paradis blanc
Où les manchots s’amusent dès le soleil levant
Et jouent en nous montrant
Ce que c’est d’être vivant
Je m’en irai dormir dans le paradis blanc
Où l’air reste si pur
Qu’on se baigne dedans
A jouer avec le vent
Comme dans mes rêves d’enfant
Comme, comme, comme avant
Parler aux poissons
Et jouer avec le vent
Comme dans mes rêves d’enfant
Comme avant
Michel Berger
Qu’on arrive plus à distinguer
Le blanc du noir
Et l’énergie du désespoir
Le téléphone pourra sonner
Il n’y aura plus d’abonné
Et plus d’idée
Que le silence pour respirer
Recommencer là où le monde a commencé
Je m’en irai dormir dans le paradis blanc
Où les nuits sont si longues qu’on en oublie le temps
Tout seul avec le vent
Comme dans mes rêves d’enfant
Je m’en irai courir dans le paradis blanc
Loin des regards de haine
Et des combats de sang
Retrouver les baleines
Parler aux poissons d’argent
Comme, comme, comme avant
Y a tant de vagues, et tant d’idées
Qu’on arrive plus à décider
Le faux du vrai
Et qui aimer ou condamner
Le jour où j’aurai tout donné
Que mes claviers seront usés
D’avoir osé
Toujours vouloir tout essayer
Et recommencer là où le monde a commencé
Je m’en irai dormir dans le paradis blanc
Où les manchots s’amusent dès le soleil levant
Et jouent en nous montrant
Ce que c’est d’être vivant
Je m’en irai dormir dans le paradis blanc
Où l’air reste si pur
Qu’on se baigne dedans
A jouer avec le vent
Comme dans mes rêves d’enfant
Comme, comme, comme avant
Parler aux poissons
Et jouer avec le vent
Comme dans mes rêves d’enfant
Comme avant
Michel Berger
Dim 21 Mai 2006, 12:51 par
Satine sur Mille choses
Jeux de regards
Il est des regards obséquieux, obsédants..
Un regard troublant, un regard qui me sourit,
Un regard que la raison trahit,
Le pire est le faux-semblant, le faux-fuyant..
Ce regard blafard, hagard
Qui défie ma colère, fait trembler ma rage
Ce regard con_descendant
Je le toise de ma prunelle glacée_glaciale
Mon iris vert vire au noir
Le violente en silence pour ne pas céder..
Qu’il ose se poser une seconde
Sur la douceur de l’amour de ma vie
Qu’il essaie juste un instant de le scruter ..
Et je lui darde une oeillade fulgurante ..
Puis, les yeux bandés,
Je finis par loucher ma jalousie,
Bourreau de ma vie, sans répit..
Tu me fais les yeux doux,
Voulant te faire mon garde_fou
Je voudrais tant m’y noyer,
Sans douleur, sans pudeur,
Sans paroles,
Juste ton regard dans le mien,
Ma main dans la tienne..
Joue moi nos coeurs à quatre yeux,
Le mien ne bat que pour essayer d’y croire,
Fais vite, il lutte, il s’essouffle.
Un regard troublant, un regard qui me sourit,
Un regard que la raison trahit,
Le pire est le faux-semblant, le faux-fuyant..
Ce regard blafard, hagard
Qui défie ma colère, fait trembler ma rage
Ce regard con_descendant
Je le toise de ma prunelle glacée_glaciale
Mon iris vert vire au noir
Le violente en silence pour ne pas céder..
Qu’il ose se poser une seconde
Sur la douceur de l’amour de ma vie
Qu’il essaie juste un instant de le scruter ..
Et je lui darde une oeillade fulgurante ..
Puis, les yeux bandés,
Je finis par loucher ma jalousie,
Bourreau de ma vie, sans répit..
Tu me fais les yeux doux,
Voulant te faire mon garde_fou
Je voudrais tant m’y noyer,
Sans douleur, sans pudeur,
Sans paroles,
Juste ton regard dans le mien,
Ma main dans la tienne..
Joue moi nos coeurs à quatre yeux,
Le mien ne bat que pour essayer d’y croire,
Fais vite, il lutte, il s’essouffle.
Lun 20 Fév 2006, 01:45 par
Luna_Lou sur Mille choses
Elohim varat elohim comme il disait !
Inadéquation
Je est de retour, encore une fois. J’écris au nom et pour celui qui n’existe pas puisqu’il n’est pas totalement présent. Il est Requiem, Loïc, Eric, Rachel et tous les autres qui viendront se mêler à ce creuset primitif dont la première célébration a eu lieu il y a 28 ans et qui n’a cessé d’être dissout dans mes altérités pour former ce que nous appèlerons « personnalité ». Il n’est pas totalement présent puisqu’il écrit à la 3e personne ; il n’existe pas totalement, surtout, par son amour désastreux et simulé de la convention qui le pousse à agir comme un individu lambda. Cessons ! que ce soit pour éviter d’arrêter de mourir ou juste par l’aveux d’un monstrueux ego aux membres démesurés prêts à faucher ce qui le gène. Et le sens moral dans tout ça ? Un garde-fous absurde qui me limite, m’étrangle, m’essouffle à chaque fois un peu plus que je resserre le garrot des obligations qui voudrait se faire passer pour une élégante cravate mais n’est en fait qu’une sangle servant à torturer sans que je n’y prenne plaisir, vu que je l’oublie aisément. Plaisir de se limiter, soit, mais que s’il y a la démesure qui l’accompagne et me rappèle, en même temps qu’aux autres, que je peux être beaucoup plus que ça. La peste mentale. La lèpre intellectuelle. Les morceaux de mon esprit qui ne servent plus tomberont peu à peu, définitivement pourris si je me laisse aller. Je dois me ressaisir, car je ne suis qu’une ombre de ce que je fus et ai condamné promptement en son temps pour des raisons qui ne sont pas les miennes : vagues considérations morales émanant d’un environnement qui ne l’est pas et voudrait faire passer de la paresse intellectuelle pour de la respectabilité.
Je sais ce qui est bien à mes yeux et ce qui ne l’est pas, avec toutes les déclinaisons d’acceptable qui les sépare.
Sois « trop franc » comme te l’ont objecté tes amis de jadis que tu vois encore malgré tout. Ne sois pas provocateur car se serait se conformer à ce que l’on attend de toi, ou ce que tu crois que l’on attend. Joue avec les gens, que tu ne respecte pas, si ça te chante. Aime beaucoup et sois bien aimé si nécessaire. Abîme-toi dans la spontanéité qui faisait sursauter certains à tes rires impromptus mais nullement gênés. Si les gens ne suivent pas, c’est leur problème, mais tu as gâché 10 ans (tchin, à la tienne dans environ 6 mois) à ne pas être Requiem.
33%, et vive moi. Le lyrisme me prend ou me reprend. Pourquoi ne pas faire de ma vie une poésie si je le désire, une tragédie si c’est important ou une comédie pour me distraire ? « On » a déjà donné dans le minimalisme à la dogma sans vraiment y croire ou y adhérer, mais juste par désœuvrement, ou tristesse, ou connerie. It’s over. Je suis de retour et le répète. Même si mes moignons intellectuels ne sont pas tous sauvables, on va essayer de limiter la casse. Toujours penser aux points communs du passé et du présent. Ils sont nombreux. « tout est mauvais si on laisse aller » comme dirait un collègue qui paraphrase Pascal… ? Si c’est exact, c’est très mauvais. Mais on va détacher les sangles, en faisant un peu plus chaque jour ce que j’ai envie de faire, car maintenant (et pour aujourd’hui), je sais ce que je veux. Et cette fois-ci, le petit asticot ne va pas faire chier son monde à bouffer insidieusement le tubercule de mes pensées. Il va crever comme une « vieille charogne » (merci Baudelaire) sociale qu’il est , parce que celui qui n’existe pas encore totalement est touchant, fort, intéressant, séduisant donc (un peu mégalo aussi, mais c’est juste parce qu’il ne fait plus que le penser, mais qu’il le verbalise aussi) et qu’il peut faire les choses qui lui chantent. Si l’aspect déplait ou rebute, c’est parce que le fond fait peur. Je ne suis pas normé. Et alors ? Tu fus décrit il y a quelques années comme un esprit libre. Soi-le encore et vraiment. Ne le fais pas juste à moitié.
Qu’importe si ça fait de moi une personne « différente »…
Je est de retour, encore une fois. J’écris au nom et pour celui qui n’existe pas puisqu’il n’est pas totalement présent. Il est Requiem, Loïc, Eric, Rachel et tous les autres qui viendront se mêler à ce creuset primitif dont la première célébration a eu lieu il y a 28 ans et qui n’a cessé d’être dissout dans mes altérités pour former ce que nous appèlerons « personnalité ». Il n’est pas totalement présent puisqu’il écrit à la 3e personne ; il n’existe pas totalement, surtout, par son amour désastreux et simulé de la convention qui le pousse à agir comme un individu lambda. Cessons ! que ce soit pour éviter d’arrêter de mourir ou juste par l’aveux d’un monstrueux ego aux membres démesurés prêts à faucher ce qui le gène. Et le sens moral dans tout ça ? Un garde-fous absurde qui me limite, m’étrangle, m’essouffle à chaque fois un peu plus que je resserre le garrot des obligations qui voudrait se faire passer pour une élégante cravate mais n’est en fait qu’une sangle servant à torturer sans que je n’y prenne plaisir, vu que je l’oublie aisément. Plaisir de se limiter, soit, mais que s’il y a la démesure qui l’accompagne et me rappèle, en même temps qu’aux autres, que je peux être beaucoup plus que ça. La peste mentale. La lèpre intellectuelle. Les morceaux de mon esprit qui ne servent plus tomberont peu à peu, définitivement pourris si je me laisse aller. Je dois me ressaisir, car je ne suis qu’une ombre de ce que je fus et ai condamné promptement en son temps pour des raisons qui ne sont pas les miennes : vagues considérations morales émanant d’un environnement qui ne l’est pas et voudrait faire passer de la paresse intellectuelle pour de la respectabilité.
Je sais ce qui est bien à mes yeux et ce qui ne l’est pas, avec toutes les déclinaisons d’acceptable qui les sépare.
Sois « trop franc » comme te l’ont objecté tes amis de jadis que tu vois encore malgré tout. Ne sois pas provocateur car se serait se conformer à ce que l’on attend de toi, ou ce que tu crois que l’on attend. Joue avec les gens, que tu ne respecte pas, si ça te chante. Aime beaucoup et sois bien aimé si nécessaire. Abîme-toi dans la spontanéité qui faisait sursauter certains à tes rires impromptus mais nullement gênés. Si les gens ne suivent pas, c’est leur problème, mais tu as gâché 10 ans (tchin, à la tienne dans environ 6 mois) à ne pas être Requiem.
33%, et vive moi. Le lyrisme me prend ou me reprend. Pourquoi ne pas faire de ma vie une poésie si je le désire, une tragédie si c’est important ou une comédie pour me distraire ? « On » a déjà donné dans le minimalisme à la dogma sans vraiment y croire ou y adhérer, mais juste par désœuvrement, ou tristesse, ou connerie. It’s over. Je suis de retour et le répète. Même si mes moignons intellectuels ne sont pas tous sauvables, on va essayer de limiter la casse. Toujours penser aux points communs du passé et du présent. Ils sont nombreux. « tout est mauvais si on laisse aller » comme dirait un collègue qui paraphrase Pascal… ? Si c’est exact, c’est très mauvais. Mais on va détacher les sangles, en faisant un peu plus chaque jour ce que j’ai envie de faire, car maintenant (et pour aujourd’hui), je sais ce que je veux. Et cette fois-ci, le petit asticot ne va pas faire chier son monde à bouffer insidieusement le tubercule de mes pensées. Il va crever comme une « vieille charogne » (merci Baudelaire) sociale qu’il est , parce que celui qui n’existe pas encore totalement est touchant, fort, intéressant, séduisant donc (un peu mégalo aussi, mais c’est juste parce qu’il ne fait plus que le penser, mais qu’il le verbalise aussi) et qu’il peut faire les choses qui lui chantent. Si l’aspect déplait ou rebute, c’est parce que le fond fait peur. Je ne suis pas normé. Et alors ? Tu fus décrit il y a quelques années comme un esprit libre. Soi-le encore et vraiment. Ne le fais pas juste à moitié.
Qu’importe si ça fait de moi une personne « différente »…
Lun 23 Jan 2006, 21:11 par
Ambriel sur Un monde parfait
Vous appelez cela comment ?
C’était il y a longtemps, très longtemps, trop longtemps. Souvent j’ai essayé de mettre en mots ce que j’avais vécu. Je vais essayer de faire appel à ma mémoire. C’était un soir d’été. Il devait être aux alentours de 19 heures, le soleil sans s’être couché regagnait l’horizon doucement, patiemment ; en été, rien ne presse et le soleil comme chacun prend son temps... Ce soir-là, j’étais venue seule... Les personnes rentraient et discuttaient avec l’une ou l’autre de leurs connaissances. C’était toi que l’on attendait. Je regagnais ma place, au fond. Tu arrivas et vins te placer en face de moi en souriant... Combien de temps ? Je ne saurais le dire, il me sembla que c’était exagéremment long. A tel point que ton confrère te donna des coups de coude pour te faire prendre conscience - en vain - de ce que tu faisais... Nous nous regardions et sourions l’un à l’autre sans nous lasser. Je crois que sans cela rien ne serait arrivé. Rien de rare jusque là et pourtant ! Et pourquoi ? A ce moment-là, il ne me manquait rien. J’avais l’amour, j’avais tout. Tout. Combien de temps a duré la rencontre ?! Tu parlais, tu parlais et tout ce que tu disais pour moi était d’une telle clarté... Je buvais tes paroles. Tu étais juste en face de moi et c’est pour moi que les mots s’envollaient, ils venaient se poser au coeur de mes pensées, ils faisaient leur nid dans mon coeur même. Le reste du monde n’existait plus. Toi sur ton estrade, moi à l’autre bout de cette grande salle et si vaste et profonde. Préfigurant déjà l’espace qui bientôt serait là entre toi... Entre moi.
A un instant précis, tout est arrivé, c’est ta parole qui a tout déclanché... Après, la suite, tu la connais... Mais à toi seul je peux la raconter. Qui saurait m’écouter ? Qui comprendrait ? La fin ? Elle est encore à inventer...
A un instant précis, tout est arrivé, c’est ta parole qui a tout déclanché... Après, la suite, tu la connais... Mais à toi seul je peux la raconter. Qui saurait m’écouter ? Qui comprendrait ? La fin ? Elle est encore à inventer...
Mar 06 Déc 2005, 21:13 par
dolce vita sur Histoires d'amour
C'est fini
C’est cet endroit qu’elle apprécie. C’est un tout petit lac bordé de grands pins sylvestres, quelque part, tout près d’une petite ville des montagnes. Y’a deux petites îles qui se dessinent au loin, comme des fantômes surgissant de la brume flottant à la surface de l’eau chaque matin. Et puis il y a un vieux ponton de bois mal en point. Autrefois, quelques pécheurs y accostaient leur barque. Car c’est un endroit un peu oublié. On dit que son eau y est très polluée. Et puis c’est l’automne aussi, il fait frais.
Elle, elle a mal dormi. Très tôt, aux aurores, lassée d’être plongée dans ses pensées les yeux fixés sur les irrégularités du plafond, après un profond soupir elle s’est assise sur le bord de son lit. Puis elle s’est courbée, elle a plongé son visage dans ses mains, elle a pris une grande inspiration et puis elle s’est levée. Elle a marché jusqu’à la fenêtre, elle a ouvert juste un peu le rideau et elle a regardé dehors. Une pluie fine baignait l’atmosphère de la rue. Une vieille dame promenait son vieux chien, abritée sous son parapluie, un grand manteau juste posé sur une vieille robe de chambre aux couleurs passées.
Elle, d’un geste lent elle a ôté le tee-shirt qu’elle avait mis pour dormir, puis elle l’a abandonné sur le sol. Elle a trouvé un pull léger, l’a enfilé, un autre beaucoup plus chaud, a fait de même, puis elle s’est dégotée une vielle paire de chaussettes qui traînait dans un coin. Ça l’a laissé songeuse. Ça évoquait ces retrouvailles où l’on se jette sur l’autre, où on se déshabille sauvagement, où on squatte la chambre des jours entiers sans mettre le nez dehors. Sur une chaise près d’un mur, elle a récupéré son jean, elle a glissé ses jambes dedans lentement, elle a bouclé sa ceinture les yeux dans le vide. Puis elle a quitté la chambre, elle s’est dirigée vers le bout du couloir, elle s’est assise à même le sol de dalles froides, elle a enfilé ses chaussures, les a lassées nonchalamment, elle a pris son grand manteau d’hiver accroché près de la porte puis elle est sortie.
La pluie fine, c’était une caresse, une caresse un peu fraîche sur son visage, un peu triste aussi, mais une caresse tout de même, tendre, rassurante. La petite ville comme le soleil semblait tarder à pénétrer la journée, comme si, tous, ils étaient fatigués chaque jour de recommencer.
Enfoncée dans son manteau, elle marchait lentement. Elle allait par une petite rue qui s’écartait plus loin des habitations, quittait définitivement cette petite ville, se faisait sinueuse, bordait une forêt de pins puis un petit lac, gravissait quelques altitudes légères, traversait de petits villages, retrouvait une nationale et puis c’était Annecy. C’était une petite route agréable.
Aujourd’hui, ce jour-là, elle la suivait comme un automate, absorbée par ses pensées, par ses doutes, mais elle savait où elle allait. Elle marchait au beau milieu du chemin. C’était pas grave. Personne d’autres n’y passait, il était encore très tôt, même si enfin le jour se levait.
Les mains dans ses poches, elle serrait son manteau contre son corps. Elle avait un peu froid. Et puis elle jouait de ses doigts avec un briquet. C’était pas le sien ce briquet. C’était un de ses restes de vie commune. Ça évoquait encore une image qui disait tout, qui résumait tout, mais c’était pas assez… pas assez… elle ne savait trop quoi !
Et puis il y eut les premiers virages, il y eut le vieux terrain de camping aujourd’hui fermé, deux immeubles en travaux jamais terminés, une petite montée, la petite forêt de pins, le petit croisement qui donne un autre chemin qui mène à la piscine plus loin, mais borde d’abord le petit lac pollué.
Ce petit lac, ce petit étang, c’est cet endroit un peu oublié que tout le monde semble bouder. Ça l’a laissé songeuse, ça lui a laissé un goût amer. Elle y voyait encore sa tendre enfance passée sur ses bords, tous les enfants qui s’y baignaient, les mères qui papotaient en les surveillant et puis les pères qui y pêchaient. C’est un endroit un peu oublié. Tous les jeunes sont partis, plus aucun vacancier ne vient non plus. Ça fait parti des souvenirs. C’est comme tout : ça se perd dans le passé, ça jaunit des photos.
Pourtant, c’était son coin préféré.
Alors elle a quitté l’autre chemin pour fouler l’herbe humide et atteindre l’eau plus bas. Un instant, elle s’est arrêtée, elle a regardé ses pieds. Le daim de ses chaussures avait pris une teinte foncé mais c’était pas grave. Elle aurait juste les pieds un peu mouillés.
Et puis elle est arrivée au ponton. En son centre, debout, elle y a retrouvé ses pensées.
Certains matins d’été ou de plein hiver, y’a de jolis levés de soleils avec du ciel et des nuages oranges et rouges derrière et au dessus de la petite montagne en face, de l’autre côté du lac, de l’autre côté de la nationale qu’on aperçoit au loin.
Elle se rappelle ce soir d’été. Elle était étendue là, avec lui, ce genre de romances qu’on oublie jamais. C’était il y a quelques années. C’était en plein été. Allongés à même les vieilles planches, ils regardaient la Grande Ourse que traversaient parfois quelques étoiles filantes à en faire des voeux d’éternité. C’était la mi-août, la période où il y en a beaucoup. Ils avaient passé la nuit à les compter. Et puis c’était la nuit où chaque année c’est la fête au bord du lac, à Annecy. C’est toujours une nuit particulière parce qu’on voit des lueurs se dessiner au haut de la montagne en face. C’est le grand feu d’artifice là-bas, sur le lac. Même à 18 kilomètres ça se laisse deviner.
Et puis il l’avait embrassée. Il avait fait de cette nuit le début d’un rêve où elle n’aurait jamais voulu se réveiller. Et ils avaient passé cette nuit ainsi, à s’embrasser, à se révéler. Et puis il y avait eu ce levé de soleil avec du ciel et des nuages oranges et rouges derrière et au dessus de la petite montagne en face. Elle avait jamais songé avant à le regarder. Ça faisait partie de son univers, de cet univers qu’on est même plus capable d’apprécier.
Parce qu’elle pensait cela, debout sur le ponton, à essayer d’apercevoir la crête de cette petite montagne que la brume lui cachait. Et puis il y avait cette petite pluie, puis le froid.
Elle a frissonné. C’était même pas le froid qui la gênait. C’était de revenir là après toutes ces années. C’était d’être dans cet endroit et de ne plus rien y découvrir du passé, de ne plus rien pouvoir en goûter. C’était cette vie-là, ce ridicule écoulement du temps qui écrase la vie à jamais, la flétrit puis l’abandonne. Ouais ! C’était ça. Elle y pouvait rien. Personne n’y pouvait rien.
Et de cela à en vouloir trouver des raisons, expliquer, choisir les mots qui conviennent, les bons, puis parler, achever, abattre d’un grand coup de hache le petit arbre qu’on a fait pousser, écraser, piétiner. Elle aurait dit que c’était comme ça, qu’elle pouvait rien y faire. C’était ridicule. Ses yeux s’embrumaient, sa gorge se nouait, c’était ridicule. Elle pleurait. Elle pleurait parce que c’était ridicule. Parce que résumer tout cela à quelques mots, quelques lettres… Parce que c’était comme ça, parce que c’était tout cela, tout et juste cela. Parce que c’était sa vie, parce que c’était leur vie, parce qu’ils auraient voulu qu’elle soit particulière, mais parce que c’est comme dans un film, que tu remplaces les acteurs par des autres, tu les remplaces par deux autres que tu prends au hasard, un autre couple, et puis c’est pareil. Parce que c’est comme ça pour tout le monde, parce qu’il ne faudrait même pas commencer. Ouais ! C’était ça ! Il ne fallait même pas commencer. Et puis il n’y avait rien à faire, rien d’intéressant à vivre. Parce que ça servait à rien, parce que ça ne menait à rien, parce que ça se terminait de toute façon et qu’on allait cacher ça deux mètres sous terre, des photos jaunies enfermées dans une boite, une boite enfermée dans un placard, dans une armoire, avec une paire ou deux de draps posés dessus. Et puis parce que ces draps sont pareils, qu’ils accueillent l’un avec l’autre avec une uniformité dont ils se moquent éperdument, quel que soit l’autre, passé, présent, avenir… Parce qu’ils en vieillissent aussi, qu’on n’ose même pas les jeter, qu’on les conserve, peut-être juste par nostalgie, qu’on les enferme dans un placard, dans une armoire, parce qu’on s’en sert ensuite pour cacher, masquer, enfouir le passé, enfouir le passé sous le passé lui-même, tuer l’amour, l’étouffer de lui-même, par lui-même, par ce qui en conserve les traces les plus ardentes, les souvenirs les plus intenses, les marques les plus chaudes, les plus cruelles. C’était ça le briquet, même si c’était une mauvaise image : plus de gaz, plus rien à en faire d’autre que de le garder dans un coin, dans une boite, comme une photo jaunie, et puis le balancer un jour, ou le balancer tout court.
C’était ça même cet endroit. C’était un reste inutile. Un jour, on le comblerait, on y construirait quelque chose ou on laisserait l’eau croupir, pourrir, et plus personne n’y viendrait. Et puis plus personne n’y vient, plus personne n’en à rien à faire, on le laisse là parce qu’il est là mais on s’en fout. Il est fini. Ils sont finis eux aussi, tous ces instants, tous ces moments délicats et beau qui se ternissent à force d’être là, d’être comme cette eau que rien ne vient troubler, qui croupie, qui pourrie, qu’il faut oublier.
C’était cela. Elle ne l’aimait plus. Elle y pouvait rien. C’était venu comme ça, parce que ça vient toujours comme ça, à cause du temps, à cause des habitudes. C’était ridicule, mais elle y pouvait rien.
C’était fini.
Alors elle sortit le briquet de sa poche, le regarda un instant en le faisant tourner délicatement entre ses doigts, puis elle le jeta au loin, à l’eau. Ça fit des cercles concentriques qui perdirent d’intensité à force de grandir, puis il n’y en eut plus. Alors elle tourna le dos au lac et elle rentra.
Elle, elle a mal dormi. Très tôt, aux aurores, lassée d’être plongée dans ses pensées les yeux fixés sur les irrégularités du plafond, après un profond soupir elle s’est assise sur le bord de son lit. Puis elle s’est courbée, elle a plongé son visage dans ses mains, elle a pris une grande inspiration et puis elle s’est levée. Elle a marché jusqu’à la fenêtre, elle a ouvert juste un peu le rideau et elle a regardé dehors. Une pluie fine baignait l’atmosphère de la rue. Une vieille dame promenait son vieux chien, abritée sous son parapluie, un grand manteau juste posé sur une vieille robe de chambre aux couleurs passées.
Elle, d’un geste lent elle a ôté le tee-shirt qu’elle avait mis pour dormir, puis elle l’a abandonné sur le sol. Elle a trouvé un pull léger, l’a enfilé, un autre beaucoup plus chaud, a fait de même, puis elle s’est dégotée une vielle paire de chaussettes qui traînait dans un coin. Ça l’a laissé songeuse. Ça évoquait ces retrouvailles où l’on se jette sur l’autre, où on se déshabille sauvagement, où on squatte la chambre des jours entiers sans mettre le nez dehors. Sur une chaise près d’un mur, elle a récupéré son jean, elle a glissé ses jambes dedans lentement, elle a bouclé sa ceinture les yeux dans le vide. Puis elle a quitté la chambre, elle s’est dirigée vers le bout du couloir, elle s’est assise à même le sol de dalles froides, elle a enfilé ses chaussures, les a lassées nonchalamment, elle a pris son grand manteau d’hiver accroché près de la porte puis elle est sortie.
La pluie fine, c’était une caresse, une caresse un peu fraîche sur son visage, un peu triste aussi, mais une caresse tout de même, tendre, rassurante. La petite ville comme le soleil semblait tarder à pénétrer la journée, comme si, tous, ils étaient fatigués chaque jour de recommencer.
Enfoncée dans son manteau, elle marchait lentement. Elle allait par une petite rue qui s’écartait plus loin des habitations, quittait définitivement cette petite ville, se faisait sinueuse, bordait une forêt de pins puis un petit lac, gravissait quelques altitudes légères, traversait de petits villages, retrouvait une nationale et puis c’était Annecy. C’était une petite route agréable.
Aujourd’hui, ce jour-là, elle la suivait comme un automate, absorbée par ses pensées, par ses doutes, mais elle savait où elle allait. Elle marchait au beau milieu du chemin. C’était pas grave. Personne d’autres n’y passait, il était encore très tôt, même si enfin le jour se levait.
Les mains dans ses poches, elle serrait son manteau contre son corps. Elle avait un peu froid. Et puis elle jouait de ses doigts avec un briquet. C’était pas le sien ce briquet. C’était un de ses restes de vie commune. Ça évoquait encore une image qui disait tout, qui résumait tout, mais c’était pas assez… pas assez… elle ne savait trop quoi !
Et puis il y eut les premiers virages, il y eut le vieux terrain de camping aujourd’hui fermé, deux immeubles en travaux jamais terminés, une petite montée, la petite forêt de pins, le petit croisement qui donne un autre chemin qui mène à la piscine plus loin, mais borde d’abord le petit lac pollué.
Ce petit lac, ce petit étang, c’est cet endroit un peu oublié que tout le monde semble bouder. Ça l’a laissé songeuse, ça lui a laissé un goût amer. Elle y voyait encore sa tendre enfance passée sur ses bords, tous les enfants qui s’y baignaient, les mères qui papotaient en les surveillant et puis les pères qui y pêchaient. C’est un endroit un peu oublié. Tous les jeunes sont partis, plus aucun vacancier ne vient non plus. Ça fait parti des souvenirs. C’est comme tout : ça se perd dans le passé, ça jaunit des photos.
Pourtant, c’était son coin préféré.
Alors elle a quitté l’autre chemin pour fouler l’herbe humide et atteindre l’eau plus bas. Un instant, elle s’est arrêtée, elle a regardé ses pieds. Le daim de ses chaussures avait pris une teinte foncé mais c’était pas grave. Elle aurait juste les pieds un peu mouillés.
Et puis elle est arrivée au ponton. En son centre, debout, elle y a retrouvé ses pensées.
Certains matins d’été ou de plein hiver, y’a de jolis levés de soleils avec du ciel et des nuages oranges et rouges derrière et au dessus de la petite montagne en face, de l’autre côté du lac, de l’autre côté de la nationale qu’on aperçoit au loin.
Elle se rappelle ce soir d’été. Elle était étendue là, avec lui, ce genre de romances qu’on oublie jamais. C’était il y a quelques années. C’était en plein été. Allongés à même les vieilles planches, ils regardaient la Grande Ourse que traversaient parfois quelques étoiles filantes à en faire des voeux d’éternité. C’était la mi-août, la période où il y en a beaucoup. Ils avaient passé la nuit à les compter. Et puis c’était la nuit où chaque année c’est la fête au bord du lac, à Annecy. C’est toujours une nuit particulière parce qu’on voit des lueurs se dessiner au haut de la montagne en face. C’est le grand feu d’artifice là-bas, sur le lac. Même à 18 kilomètres ça se laisse deviner.
Et puis il l’avait embrassée. Il avait fait de cette nuit le début d’un rêve où elle n’aurait jamais voulu se réveiller. Et ils avaient passé cette nuit ainsi, à s’embrasser, à se révéler. Et puis il y avait eu ce levé de soleil avec du ciel et des nuages oranges et rouges derrière et au dessus de la petite montagne en face. Elle avait jamais songé avant à le regarder. Ça faisait partie de son univers, de cet univers qu’on est même plus capable d’apprécier.
Parce qu’elle pensait cela, debout sur le ponton, à essayer d’apercevoir la crête de cette petite montagne que la brume lui cachait. Et puis il y avait cette petite pluie, puis le froid.
Elle a frissonné. C’était même pas le froid qui la gênait. C’était de revenir là après toutes ces années. C’était d’être dans cet endroit et de ne plus rien y découvrir du passé, de ne plus rien pouvoir en goûter. C’était cette vie-là, ce ridicule écoulement du temps qui écrase la vie à jamais, la flétrit puis l’abandonne. Ouais ! C’était ça. Elle y pouvait rien. Personne n’y pouvait rien.
Et de cela à en vouloir trouver des raisons, expliquer, choisir les mots qui conviennent, les bons, puis parler, achever, abattre d’un grand coup de hache le petit arbre qu’on a fait pousser, écraser, piétiner. Elle aurait dit que c’était comme ça, qu’elle pouvait rien y faire. C’était ridicule. Ses yeux s’embrumaient, sa gorge se nouait, c’était ridicule. Elle pleurait. Elle pleurait parce que c’était ridicule. Parce que résumer tout cela à quelques mots, quelques lettres… Parce que c’était comme ça, parce que c’était tout cela, tout et juste cela. Parce que c’était sa vie, parce que c’était leur vie, parce qu’ils auraient voulu qu’elle soit particulière, mais parce que c’est comme dans un film, que tu remplaces les acteurs par des autres, tu les remplaces par deux autres que tu prends au hasard, un autre couple, et puis c’est pareil. Parce que c’est comme ça pour tout le monde, parce qu’il ne faudrait même pas commencer. Ouais ! C’était ça ! Il ne fallait même pas commencer. Et puis il n’y avait rien à faire, rien d’intéressant à vivre. Parce que ça servait à rien, parce que ça ne menait à rien, parce que ça se terminait de toute façon et qu’on allait cacher ça deux mètres sous terre, des photos jaunies enfermées dans une boite, une boite enfermée dans un placard, dans une armoire, avec une paire ou deux de draps posés dessus. Et puis parce que ces draps sont pareils, qu’ils accueillent l’un avec l’autre avec une uniformité dont ils se moquent éperdument, quel que soit l’autre, passé, présent, avenir… Parce qu’ils en vieillissent aussi, qu’on n’ose même pas les jeter, qu’on les conserve, peut-être juste par nostalgie, qu’on les enferme dans un placard, dans une armoire, parce qu’on s’en sert ensuite pour cacher, masquer, enfouir le passé, enfouir le passé sous le passé lui-même, tuer l’amour, l’étouffer de lui-même, par lui-même, par ce qui en conserve les traces les plus ardentes, les souvenirs les plus intenses, les marques les plus chaudes, les plus cruelles. C’était ça le briquet, même si c’était une mauvaise image : plus de gaz, plus rien à en faire d’autre que de le garder dans un coin, dans une boite, comme une photo jaunie, et puis le balancer un jour, ou le balancer tout court.
C’était ça même cet endroit. C’était un reste inutile. Un jour, on le comblerait, on y construirait quelque chose ou on laisserait l’eau croupir, pourrir, et plus personne n’y viendrait. Et puis plus personne n’y vient, plus personne n’en à rien à faire, on le laisse là parce qu’il est là mais on s’en fout. Il est fini. Ils sont finis eux aussi, tous ces instants, tous ces moments délicats et beau qui se ternissent à force d’être là, d’être comme cette eau que rien ne vient troubler, qui croupie, qui pourrie, qu’il faut oublier.
C’était cela. Elle ne l’aimait plus. Elle y pouvait rien. C’était venu comme ça, parce que ça vient toujours comme ça, à cause du temps, à cause des habitudes. C’était ridicule, mais elle y pouvait rien.
C’était fini.
Alors elle sortit le briquet de sa poche, le regarda un instant en le faisant tourner délicatement entre ses doigts, puis elle le jeta au loin, à l’eau. Ça fit des cercles concentriques qui perdirent d’intensité à force de grandir, puis il n’y en eut plus. Alors elle tourna le dos au lac et elle rentra.
Mer 05 Oct 2005, 03:22 par
B-Lolo sur L'amour en vrac
Encore
Encore
J’ai encore à te dire,
Ce soir, j’ai encore le cœur à te maudire,
Un peu…
Ce feu,
Autrefois incandescent,
Ne cessait de savourer ce tourment
Gourmand, patiemment, il s’est délecté,
Feuille à feuille, de mon âme maltraitée.
J’ai encore à t’avouer,
Combien tu ne me feras plus pleurer,
En moi, la force est née,
Tu vois, de ma vie,
Je t’ai indiqué la sortie…
J’ai osé, oui, osé !
De ses plus beaux atours, parée,
Dans son voile de crépuscule parée,
J’ai affronté l’immense Solitude,
Elle, si belle, si dure à apprivoiser…
Et, repue, je savoure enfin cette quiétude.
Mon âme déchiquetée,
Balancée au vent,
Aux quatre coins du monde, scrupuleusement,
S’est subitement réveillée,
Marquée au fer rouge insoutenable souffrance,
Elle a repris peu à peu, conscience.
Tu vois, je veux essayer de t’oublier,
Ainsi, je veux porter haut et fort,
Le linceul de tous nos trésors,
Faire le deuil de notre histoire arrêtée.
Aux yeux des curieux je l’exposerai !
Fière et courageuse, le tendrai !
Et je vais les fixer ces cruels prédateurs,
Se gorger de détails hors du commun,
Se goinfrer de cette histoire sans lendemain
Ils seront bafoués tous nos messages rieurs…
Ainsi en est le prix à payer,
Pour que mon âme puisse se reposer…
Recueillir ses pétales abîmées
Autour de la Lune, les parsemer…
Et puis de cette force s’en imprégner,
Afin que les mêmes erreurs soient évitées..
Jouer à saute-nuages, caresser le vent,
Se moquer des éléments
En toute inconscience
Oublier les vides, les silences…
Tu peux sortir de mes pensées,
Aussi doucement que tu y es entré…
Dji, pars vite, loin,
Et jamais ne reviens….
J’ai encore à te dire,
Ce soir, j’ai encore le cœur à te maudire,
Un peu…
Ce feu,
Autrefois incandescent,
Ne cessait de savourer ce tourment
Gourmand, patiemment, il s’est délecté,
Feuille à feuille, de mon âme maltraitée.
J’ai encore à t’avouer,
Combien tu ne me feras plus pleurer,
En moi, la force est née,
Tu vois, de ma vie,
Je t’ai indiqué la sortie…
J’ai osé, oui, osé !
De ses plus beaux atours, parée,
Dans son voile de crépuscule parée,
J’ai affronté l’immense Solitude,
Elle, si belle, si dure à apprivoiser…
Et, repue, je savoure enfin cette quiétude.
Mon âme déchiquetée,
Balancée au vent,
Aux quatre coins du monde, scrupuleusement,
S’est subitement réveillée,
Marquée au fer rouge insoutenable souffrance,
Elle a repris peu à peu, conscience.
Tu vois, je veux essayer de t’oublier,
Ainsi, je veux porter haut et fort,
Le linceul de tous nos trésors,
Faire le deuil de notre histoire arrêtée.
Aux yeux des curieux je l’exposerai !
Fière et courageuse, le tendrai !
Et je vais les fixer ces cruels prédateurs,
Se gorger de détails hors du commun,
Se goinfrer de cette histoire sans lendemain
Ils seront bafoués tous nos messages rieurs…
Ainsi en est le prix à payer,
Pour que mon âme puisse se reposer…
Recueillir ses pétales abîmées
Autour de la Lune, les parsemer…
Et puis de cette force s’en imprégner,
Afin que les mêmes erreurs soient évitées..
Jouer à saute-nuages, caresser le vent,
Se moquer des éléments
En toute inconscience
Oublier les vides, les silences…
Tu peux sortir de mes pensées,
Aussi doucement que tu y es entré…
Dji, pars vite, loin,
Et jamais ne reviens….
Mer 22 Juin 2005, 23:51 par
à mon étoile sur L'amour en vrac
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Sur le palier, Si vous aimez ecrire , je cherche un peu aide, Si je savais ( 6 )..., Départ amer, Nuit d'Orage et Glissement de... Temps, Le lièvre et la tortue, De mots et de moeurs, Briser cette coquille qui m'étouffe, La jeune fille du train, Le paradis blanc..., Jeux de regards, Elohim varat elohim comme il disait !, Vous appelez cela comment ?, C'est fini, Encore,Il y a 46 textes utilisant le mot essayer. Ces pages présentent les textes correspondant.
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